Joachim Murat nait à la Bastide-Fortunière (aujourd’hui Labastide-Murat, Lot), le 25 mars 1767. Il est le denier né d’une famille de onze enfants, fils d’un aubergiste. Murat fait ses études à Toulouse. Il y prépare au noviciat sacerdotal et porte le petit collet. Ses camarades de la Bastide l’appellent l’abbé Murat. Le jeune Joachim aime les plaisirs. Il fait des dettes et craignant le courroux paternel il s’enrôle dans un régiment de chasseurs des Ardennes qui passe par Toulouse.
Renvoyé pour insubordination, il retourne quelque temps chez son père. Mais il sert ensuite dans la garde constitutionnelle de Louis XVI, comme sous-lieutenant dans le 11e de chasseurs à cheval. Il devient lieutenant-capitaine et chef d’escadron en 1792 puis est destitué comme terroriste après le 9 thermidor. Aide-de-camp du général Bonaparte à la première campagne d’Italie, il y devient général de brigade.
A la bataille de Roveredo (4 septembre 1796), il est chargé par Bonaparte de poursuivre l’ennemi qui, en fuyant, cherche à se rallier ; à la tête d’un escadron de chasseurs du 10ème régiment dont chaque cavalier porte un fantassin en croupe. Il passe l’Adige à gué, et cette attaque inattendue jette la confusion dans les rangs de l’ennemi. Au combat de Bassano, livré le 22 du même mois, il commande un corps de cavalerie dont les charges brillantes contre les carrés de l’infanterie austro-sarde contribuent puissamment au succès de la journée.
Le 13 mars 1797, il exécute avec sa cavalerie le fameux passage du Tagliamento, fait d’armes qui déconcerte tous les plans de l’archiduc Charles et qui force l’Autriche à signer les préliminaires d’un traité de paix. Général de division en Egypte, il déploie la plus grande valeur à la prise d’Alexandrie et à la bataille des Pyramides. Un jour il est enveloppé par un grand nombre de Mamelucks ; on le croit tué.
Mais quelques cavaliers français parviennent à le dégager. Il n’a reçu aucune blessure; mais son sabre brisé et teint de sang atteste la lutte qu’il vient de soutenir. Quand Bonaparte met le siège devant Saint-Jean-d’Acre, l’infériorité de l’artillerie française décide le général en chef à tenter l’assaut de cette place. Murat se présente pour monter le premier à l’assaut. Bonaparte lui refuse d’abord ce périlleux honneur.
Mais Murat est si pressant qu’il faut bien le lui accorder. A cet assaut meurtrier, il reçoit dans le collet de son habit une balle qui traverse sa cravate et lui effleure le cou. Son panache, abattu par une autre balle reste au pouvoir des assiégeants, et le pacha l’ayant réclamé, le montre toujours comme un glorieux trophée.
Mustapha-Pacha, à la tête de 18 000 Turcs, aborde dans la rade d’Aboukir. Bonaparte ayant ordonné l’attaque du camp des turcs, ceux-ci se défendent avec courage et quelque chance de succès. Lorsque Murat, commandant de l’avant-garde, détache un de ses escadrons, en lui ordonnant de charger l’ennemi et de traverser toutes les positions. Le général Lannes se porte à l’attaque d’une redoute jusqu’aux fossés de laquelle l’escadron de Murat doit pénétrer.
Ces deux attaques combinées jettent le trouble et la confusion dans le camp ennemi.
« L’intrépide cavalerie du général Murat», écrivait Bonaparte au Directoire, «a résolu d’avoir le principal honneur de cette journée ; elle charge l’ennemi sur sa gauche, se porte sur les derrières de la droite, la surprend à un mauvais passage et en fait une horrible boucherie.»
Il devient gouverneur de la République cisalpine en 1802, gouverneur de Paris (il loge au Palais de l’Elysée) et général en chef en 1804.
Maréchal d’Empire, commandant la cavalerie de la grande armée dans la campagne d’Austerlitz, il porte les premiers coups à l’Autriche. Et il obtient les premiers succès. Après s’être emparé des débouchés de la forêt Noire, il enfonce et disperse une forte division autrichienne. Il lui prend son artillerie, ses drapeaux et 4000 prisonniers.
Peu de jours après, il force le général Werneck à capituler. Rien ne résiste à cette redoutable cavalerie française commandée par un chef aussi intrépide. 1 500 chariots, 50 pièces de canon, 1 600 prisonniers sont les trophées de sa marche victorieuse jusqu’à Nuremberg. Un nouvel ennemi se présente : les Russes entrent en ligne.
Murat atteint une de leurs divisions, lui enlève cinq pièces de canon et 500 hommes. Puis il la poursuit et l’attaque de nouveau sur les hauteurs d’Amstetten. Il lui fait éprouver une nouvelle perte de 1 800 hommes. A Eylau, c’est encore Murat qui force l’ennemi à la retraite, après avoir enfoncé son infanterie. Une grande partie de l’artillerie russe tombe au pouvoir du grand-duc de Berg.
Roi des Deux-Siciles en 1808, il se concilie l’affection de ses sujets par une administration paternelle et par le respect qu’il montre pour leurs mœurs. Ensuite, il est commandant général de la cavalerie française en Russie. Il y est terrible, surtout au combat d’Ostrowno et à la bataille de Smolensk.
Retourné à Naples en janvier 1813, il ne rejoint l’armée française qu’après les batailles de Lützen et de Bautzen. L’Empereur lui confie le commandement de l’aile droite à la bataille de Dresde. Murat a une belle part à cette victoire. Détrôné le 19 mai 1815, retiré en France durant les Cent-Jours, et proscrit après, il va en Corse et organise une expédition. Parti d’Ajaccio, le 28 septembre 1815, il arrive le 8 octobre au village de Pizzo, dans les Calabres. Là, il est arrêté le même jour et fusillé cinq jours après.
La sépulture de la famille Murat est le cénotaphe de Joachim Murat et de son épouse née Caroline Bonaparte (1782-1839), sœur de Napoléon. Celle ci repose à Florence. Sont inhumés dans cette tombe: le prince Joachim Murat, prince de Ponte-Corvo (1834-1901), général, officier d’ordonnance de l’Empereur Napoléon III qui est chargé de recevoir en Angleterre, le cercueil du prince Impérial, tué par les zoulous, son épouse, Malcy Berthier, princesse de Wagram (1832-1884) et le résistant Joachim Louis Napoléon Murat (1920-1944).
Extrait (du Comte de Las Cases) :
« Le roi de Naples est un bon militaire ; c’est un des hommes les plus brillants que j’ai jamais vus sur un champ de bataille. Pas d’un talent supérieur, assez timide pour le plan des opérations ; mais au moment où il voit l’ennemi, tout cela disparaît et fait place à une valeur éblouissante. C’est un bel homme, grand, bien mis, avec beaucoup de soin, quoique d’une manière un peu fantasque : enfin un superbe lazarone. Il fallait le voir à la tête de la cavalerie; il la menait même trop bien, car il faisait tuer trop de monde ; mais il est toujours en avant : c’est un spectacle magnifique. »
Distinctions : grand-croix de la Légion d’honneur (13 octobre 1815), médaille militaire.
Pour retrouver Joachim Murat sur le site de l’ACMN
Sources : Comte de Las Cases (comte de) Le Mémorial de Sainte-Hélène, Mémoires pour servir à l’histoire de Napoléon ; Base Léonore (Légion d’honneur) ; Wikipedia. Date de création : 2006-12-31.