Thierry Mugler voit le jour le 21 décembre 1948 à Strasbourg. Son père est médecin. Il raconte son enfance :
« Comme j’étais très seul, enfant, je rêvais, je lisais des illustrés, je fuguais dans la forêt voisine pour vivre dans une grotte comme Timour, l’homme des cavernes. J’imaginais des mondes à l’opposé de celui de la bonne société strasbourgeoise, dont je désespérais de jamais sortir ».
A neuf ans, il prend des cours de danse classique. A quatorze ans, il rejoint les ballets de l’opéra du Rhin.
« Mes parents ne me l’ont pas pardonné, mais cela m’a libéré. Et la magie de la scène ne m’a plus quitté. »
La danse lui ouvre les portes du théâtre. Il y découvre les jeux de lumière, la création de costumes et la mise en scène. Il prend en parallèle des cours à l’école des Arts décoratifs de Strasbourg, pour devenir architecte d’intérieur.
En 1969, à vingt et un ans, il s’installe à Paris. Il fréquente le milieu homosexuel parisien, notamment le Fiacre, un bar-restaurant de Saint-Germain-des-Prés. Il vend des dessins et des croquis à des fabricants du Sentier.
Thierry Mugler porte ses propres créations, des vêtements confectionnés à partir de pièces achetées sur les marchés aux puces. Son allure et son style unique surprennent mais plaisent. Il passe rapidement au stylisme de vêtements qu’il expose à partir de 1970 dans sa première boutique parisienne « Gudule », située rue de Buci, à Paris (6ème).
À 26 ans, devenu styliste indépendant, il travaille pour diverses grandes maisons de prêt-à-porter à Paris, Milan, Londres et Barcelone.
En 1973, il crée sa première collection puis fonde sa première marque, Café de Paris. Citadine et sophistiquée, à contre-courant des tendances du moment. Celle-ci annonce un retour à l’image d’une femme sexy, coquette, aguichante et sûre d’elle.
Elle affirme déjà son propre style, fait d’un équilibre entre classicisme et modernité. Les vêtements créés sont toujours de la même veine : des silhouettes aux formes exacerbées grâce à des rembourrages, des décolletés plongeants et des tailles de guêpes.
Rapidement, Thierry Mugler donne son nom à sa marque puis lance une ligne masculine et crée rapidement une société à son nom, associé à parts égales avec Alain Caradeuc.
En 1978, il habille les serveurs du Palace (une combinaison constituée de coton rouge avec des épaulettes et une ceinture en lamé or). Puis il ouvre sa première boutique à Paris (1er), place des Victoires, aménagée par Andrée Putman.
Il lance également une collection pour homme : il retravaille le classique masculin et lui donne un style résolument moderne. C’est une coupe nette, structurée, qui dessine une silhouette très reconnaissable : épaulée, à la fois, pour une allure dynamique et élancée.
Dans les années 1980 et 1990, Thierry Mugler acquiert une renommée internationale et ses collections rencontrent un succès commercial. À l’invitation de la Chambre syndicale de La haute couture, il réalise, dans les années 1990, sa première collection comme « membre invité ».
Les mannequins qui défilent pour lui (Edwige Belmore, Farida Khelfa, Pat Cleveland ou encore Jerry Hall) apprécient ses fantasmes vestimentaires. Mais certains articles critiquent l’aspect caricatural de ses créations où les thèmes de la guerre et des amazones sont présents, jugées notamment dégradants pour l’image de la femme.
En 1989, il signe les costumes de la première tournée de Mylène Farmer puis collabore à nouveau avec elle ensuite pour certains de ses clips (XXL, Souviens-toi du jour…).
Il refuse de réaliser les costumes du film Cotton Club de Francis Ford Coppola ou encore ceux de Michael Jackson pour sa tournée Dangerous, tout comme les propositions de Madonna. En 1992, il prend la direction artistique des parfums Mugler, alors séparés de la couture.
Il joue son propre rôle, en 1994, aux côtés notamment d’autres grand couturiers, dans le film Prêt-à-porter de Robert Altman.
En 1997, le groupe Clarins achète l’entreprise Thierry Mugler. Après des pertes de plusieurs millions d’euros, Clarins ferme la partie « couture » de la marque, en 2003. D’autres stylistes vont ainsi œuvrer pour les collections de prêt-à-porter et les accessoires de la marque.
Thierry Mugler s’éloigne du monde de la mode en 2002, en quittant le prêt-à-porter de sa marque. Il s’investit dans la photographie, la création de costumes de spectacles et la mise en scène. ll reste cependant directeur artistique de Thierry Mugler Parfums.
Il vit entre Paris et New York.
« J’ai eu plusieurs accidents assez graves dont je suis sorti tout de traviole et la colonne vertébrale malmenée. À force d’exercices, j’ai réussi à ne pas avoir de séquelles. Depuis, c’est vital, je m’entretiens. Yoga, stretching, méditation : ça fabrique plein d’endorphines ! Je suis un régime de sportif ultra-strict, composé de sept petits repas par jour, sans sel, sans alcool, sans graisses ni sucres rapides. Difficile ? Oui, mais disons que j’aime les extrêmes ! Pour moi, le bonheur est dans la discipline. »
En 2012, il est le scénariste et réalisateur du court-métrage Z Chromosome. À partir de 2013, il produit sous le nom de « Manfred Thierry Mugler » des spectacles de music-hall : Mugler Follies, à Paris, et The Wyld, à Berlin.
Cette reconversion s’accompagne d’une transfiguration physique. Chirurgie plastique et implants le rendent méconnaissable, avec des pommettes tout en largeur, un menton tout en avant et le nez cassé écrasé.
En 2019, 20 ans après avoir créé sa dernière pièce, il dessine la robe que porte Kim Kardashian au Met Gala. Celle-ci est présentée entre septembre 2021 et avril 2022 au musée des Arts décoratifs, à Paris.
Thierry Mugler meurt le 23 janvier 2022 à son domicile, à Vincennes (Val-de-Marne), à 73 ans,
Sources : Wikipedia. Date de création : 2022-02-06.