Fils de Jean Moussinac, chef de gare aux chemins de fer départementaux, Léon Moussinac voit le jour, en 1890, au domicile de celui-ci : la gare de Laroche-Migennes. Il poursuit ses études jusqu’à la licence de droit, contraint de travailler après la mort de son père, en 1907.
Appartenant à la classe 1910, il doit passer huit ans sous les drapeaux et fait la guerre en première ligne. Il épouse Jeanne Lods en 1916. Il écrit en 1919 son premier article pour la revue Le Film que dirige Louis Delluc, son ami d’enfance rencontré sur les bancs du lycée Charlemagne.
Rendu à la vie civile, il devient critique de cinéma à la revue Mercure de France, puis au quotidien L’Humanité à partir de 1923 où il tient une rubrique hebdomadaire. Il adhère au Parti Communiste Français (PCF) en 1924.
Ses travaux théoriques et historiques, réunis pour la première fois en 1925 dans son essai Naissance du Cinéma, ont précédé, à l’exception des travaux de Louis Delluc, tous les ouvrages consacrés au cinéma. Il est possible qu’il ait ainsi influencé ses amis Eisenstein, Béla Balázs et Vsevolod Poudovkine.
Grâce à son action au sein du mouvement associatif Ciné-Club de France, le film Le Cuirassé Potemkine est projeté pour la première fois le 13 novembre 1926 à Paris, dans la salle de l’Artistic. Il fonde, peu après, avec son ami Jean Lods le « premier ciné-club de masse » – selon l’expression de Georges Sadoul – Les Amis de Spartacus, qui organise des projections au Casino de Grenelle avant d’être interdit après six mois d’existence par le préfet de police Jean Chiappe.
C’est le fondateur, en 1932, avec Paul Vaillant-Couturier et Aragon, de l’Association des Ecrivains et Artistes Révolutionnaires (AEAR), à la tête de laquelle figurent également Charles Vildrac et Francis Jourdain. Sous l’autorité tacite du Parti communiste français, l’association et son organe Commune ont alors pour mission de réunir les différents courants culturels qui, en France, se préoccupent des rapports entre l’engagement révolutionnaire et la culture.
En septembre 1933, il reprend le magazine Regards, créé en 1932, avant d’en confier les rênes à son ami Pierre Unik.
Léon Moussinac participe à la création de la Fédération du Théâtre Ouvrier de France (FTOF). Avec Paul Vaillant-Couturier, il appuie le groupe Octobre, troupe de théâtre d’agitprop, à ses débuts. C’est d’ailleurs par leur entremise que ce groupe rencontre Jacques Prévert.
Arrêté en avril 1940 pour « propagande communiste », il est interné au camp de Gurs (Pyrénées-Atlantiques). En octobre 1940, on le transfère, avec un groupe de 85 détenus, à la prison militaire de Nontron (Dordogne). Léon Moussinac est finalement jugé et acquitté, en novembre 1941. Il entre alors au sein des mouvements de la Résistance.
Il est directeur de l’IDHEC de 1947 à 1949 et de l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs (ENSAD), de 1946 à 1959.
Léon Moussinac est victime d’une crise cardiaque à son domicile, au 1 rue Leclerc, à Paris (14ème). On le transporte à l’Hôpital Lariboisière où il meurt, le 10 mars 1964. Il repose avec son beau-frère, Pierre Lods (185-1921), mort pour la France des suites de la grande guerre.
Publications :
- Couverture de Naissance du cinéma (1925) ;
- Dernière heure, poème, Ed. Librairie de France (1923) ;
- Naissance du cinéma, Éd. J. Povolozky (1925, réédition 1983) ;
- Le Père Juillet – Tragi-farce en deux parties et un intermède, avec Paul Vaillant-Couturier (1927) ;
- Le cinéma soviétique, Gallimard (1928) ;
- Panoramique du cinéma, Au sans pareil (1929) ;
- La Tête la première, roman, Flammarion (1931) ;
- Mallet-Stevens, éditions G. Crès & Cie, Collection les artistes nouveaux (1931) ;
- Manifestation interdite, roman, Éditions Sociales Internationales (1935) ;
- Tendances nouvelles du théâtre, A. Levy (1931) ;
- Les Champs-de-Moë, roman, La Bibliothèque Française (1945) ;
- Poèmes impurs : 1934-1944, Sagittaire (1945) ;
- Aubes clandestines, recueil de poèmes (vers 1945) ;
- Le Radeau de la Méduse (Journal d’un prisonnier politique, 1940-1941), Éditions Hier et Aujourd’hui (1945, réédition Aden Éditions 2009) ;
- Les Statues de sel, nouvelles, Éditions Hier et Aujourd’hui (1947) ;
- Traité de la mise en scène, Massin et Cie (1948) ;
- Le théâtre, des origines à nos jours, Amiot-Dumont (1957) ;
- S.M. Eisenstein, Seghers (1963) ;
- L’Âge ingrat du cinéma, Éditions du Sagittaire (1946, réédition Éditeurs français réunis, 1967).
Sources : Wikipedia. Date de création : 2022-01-08.
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