Ioannis Papadiamantopoulos, dit Jean Moréas, voit le jour à Athènes (Grèce), le 15 avril 1856. Issu de deux grandes familles grecques, fils de magistrat, Jean Moréas reçoit une éducation française et vient à Paris, en 1875, pour y faire ses études de droit. Il y fréquente les cercles littéraires, notamment les Hydropathes.
Puis il rentre brièvement en Grèce avant de revenir se fixer à Paris, vers 1880. Il publie dans Lutèce et Le Chat noir et fait paraître ses premiers recueils poétiques, les Syrtes (1884) et les Cantilènes (1886). D’inspiration verlainienne, ces deux recueils pourraient se rattacher au mouvement décadent si leur auteur ne récusait celui-ci pour revendiquer l’étiquette « symboliste ».
Il développe cette conception dans le Manifeste littéraire qu’il publie dans le supplément littéraire du Figaro, le 18 septembre 1886. Celui-ci fonde le mouvement symboliste en rompant tant avec le décadentisme qu’avec le Parnasse. Le 1er octobre 1886, Jean Moréas fonde en outre une revue, Le Symboliste, avec Paul Adam et Gustave Kahn.
Selon lui « la poésie symboliste cherche à vêtir l’idée d’une forme sensible qui ne serait pas son but à elle-même, mais qui, tout en servant à exprimer l’Idée, demeurerait sujette » ce qui suppose « un style archétype et complexe : d’impollués vocables, des pléonasmes significatifs, les mystérieuses ellipses, l’anacoluthe en suspens, tout trop hardi et multiforme ».
Moréas cherche à passer de la théorie à la pratique avec Les Demoiselles Goubert (1886), écrit en collaboration avec Paul Adam. C’est un grand roman symboliste, mais il connaît un échec complet. Le recueil de poésie Le pèlerin passionné (1891) suscite une indifférence polie.
L’auteur y prend déjà ses distances avec les influences germaniques et scandinaves sensibles dans une partie de l’inspiration symbolistes. Approfondissant cette esthétique, il se détourne du symbolisme pour fonder, en 1892, l’école romane, qui veut rompre avec l’hermétisme et opposer à l’obscurité et aux brumes du nord la lumière du monde gréco-latin.
Son recueil le plus célèbre, les Stances (1893), illustre cette nouvelle ambition avec plus de bonheur que les œuvres antérieures. C’est une langue d’une pureté classique qui rappelle André Chénier. Jean Moréas décède à Saint-Mandé (Val-de-Marne), le 30 avril 1910.
Œuvres :
- Les Syrtes (1884) ;
- Cantilènes (1886) ;
- Les Demoiselles Goubert (1886) ;
- Le Pèlerin passionné (1891) ;
- Stances (1893) ;
- Contes de la vieille France (1904) ;
- Iphigénie (1904) ;
- En rêvant sur un album de dessins (1911).
Sources : –. Date de création : 2007-02-14.