Monument aux victimes du Service du Travail Obligatoire
France

Le Service du Travail Obligatoire (STO) est la réquisition et le transfert vers l’Allemagne de travailleurs. Il a lieu durant l’occupation de la France par l’Allemagne nazie. Des centaines de milliers de travailleurs, contre leur gré, vont participer à l’effort de guerre allemand. Les revers militaires allemands entrainent des besoins sans cesse grandissant (usines, agriculture, chemins de fer, etc.). Les personnes réquisitionnées dans le cadre du STO sont hébergées chez l’habitant ou accueillies dans des camps de travailleurs.

C’est Ernst Friedrich Christoph Sauckel (1894-1946), surnommé le « négrier de l’Europe », qui organise les déportations de travailleurs des pays occupés vers l’Allemagne. Il gère d’abord les demandes d’ouvriers de l’industrie de guerre allemande. Ainsi, en 1943, il alloue 317 000 ouvriers étrangers pour le programme d’armement de la Luftwaffe. Son représentant en France est Julius Ritter (1892 – assassiné en septembre 1943).

La loi du 16 février 1943 instaure le STO. Cela fait suite au relatif échec des politiques de volontariat et du système dit « de Relève ». En effet, en 1942, il n’y a que 70 000 travailleurs venus de France en Allemagne. C’est très en deçà des exigences de l’occupant.

De fait, les travailleurs français sont les seuls d’Europe requis par les lois de leur propre état et non par une ordonnance allemande. C’est une conséquence indirecte de la relative autonomie négociée par le gouvernement de Vichy. En effet, les autres pays occupés ne disposent plus de gouvernement propre.

La France est le troisième fournisseur de main-d’œuvre forcée du Reich. Elle vient après l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS) et la Pologne. C’est aussi le pays qui lui donne le plus d’ouvriers qualifiés.

Un grand nombre d’entreprises allemandes bénéficient du STO : AEG (électricité), BASF (chimie), BMW, Daimler-Benz (automobile), IG Farben (chimie), Messerschmitt (militaire),  Siemens (matériel électrique et ferroviaire), Telefunken (appareils électriques et radios), Volkswagen (automobile), Zeiss (optique) …

A leur retour en France, ces travailleurs font parfois faire face au reproche de n’avoir pas désobéi et d’avoir renforcé la main-d’œuvre du Reich.

Ils veulent néanmoins qu’on les considère comme des déportés du travail. Mais la concurrence mémorielle explique qu’ils se voient interdire l’utilisation de cette dénomination. Après une longue bataille parlementaire et judiciaire, les associations d’anciens obtiennent, par décret du 16 octobre 2008, la dénomination officielle de « victimes du travail forcé en Allemagne nazie ». Mais la Cour de Cassation leur refuse celle de « déportés du travail », le 28 mars 2011.

Parmi ces travailleurs, on trouve : André Bergeron (syndicaliste), Georges Brassens (chanteur), François Cavanna (dessinateur), Raymond Devos (humoriste), Michel Galabru (acteur), Boby Lapointe (chanteur), Alain Robbe-Grillet (écrivain et cinéaste) …

Sources : Wikipedia. Date de création : 2024-06-17.

Photos

Monument

La stèle est surmontée d’une statue en bronze, grandeur nature, d’un travailleur levant la main droite et derrière une roue crantée qui écrase une autre travailleur, signée par Ignacio Gallo, mais non datée. Celle ci est signée par le fondeur Francés, à Paris.

De part et d’autre de la statue se trouvent deux urnes avec de la terre, l’une de Bittermarck et l’autre de Grossbeeren.

Inscriptions :

1942-1945, 600.000 français déportés pour, le travail forcé en Allemagne, 60.000 morts, 15.000 fusillés pendus ou décapités, pour actes de résistance, 1945-1970, 50.000 disparus des suites, de cette déportation. FNDT

Du plus profond de leur enfer ils n’ont jamais cessé de lutter pour leur vie et pour leur dignité, ils rêvaient d’un monde de justice et de fraternité. Paul Eluard.

(Plaque) Ici repose, un inconnu, déporté du travail, victime de la trahison, et, de la barbarie nazi.
(Plaque) A, notre cde, EDF CFT, Cornillon.
(Plaque) A notre camarade Marcel Paul, Cellules EGF, Clermont Fd.

Photos


Date de la dernière mise à jour : 23 août 2024