Monument aux victimes de BUCHENWALD-DORA (Allemagne)
France

Buchenwald est un camp de concentration nazi créé en juillet 1937 sur la colline d’Ettersberg près de Weimar (Allemagne). Destiné initialement à enfermer des opposants au Troisième Reich, pour la plupart communistes ou sociaux-démocrates, il reçoit par la suite quelque 10 000 juifs arrêtés lors de la nuit de Cristal en 1938, ainsi que des tsiganes, des homosexuels, des témoins de Jéhovah, des opposants politiques et d’autres prisonniers de droit commun.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, on y envoie également des prisonniers de guerre. Les prisonniers politiques y organisent une résistance.

Le camp de Buchenwald a deux commandants nommés par l’inspection des camps de concentration : le SS-Standartenführer Karl Otto Koch, de juillet 1937 à décembre 1941, puis le SS-Oberführer Hermann Pister, de janvier 1942 à avril 1945.

Les SS recrutent, parmi les prisonniers, le personnel qui doit effectuer à leur place le travail routinier. Ils délèguent ainsi à certains une partie du travail d’administration et d’intendance. Apparaît donc une classe de prisonniers fonctionnaires, qui d’après leurs compétences et leur poste, se répartissent en trois groupes :

  • les responsables de groupes ayant un pouvoir de sanction : doyens de camp, doyens de block, kapos et contrôleurs ;
  • ceux travaillant dans les bureaux, les entrepôts, les cuisines et les infirmeries des prisonniers ;
  • ceux accomplissant des travaux particuliers : artisans du camp, courrier, coiffeurs et hommes de corvées.

Jusqu’en 1939, les nazis excluent les juifs de toutes les fonctions. La nomination de doyens de « block » juifs n’est due qu’à des considérations pratiques. Les autres catégories de prisonniers spécifiques comme les roms, les homosexuels et les « asociaux » sont exclus systématiquement des fonctions importantes.

Parmi les prisonniers de près de 30 pays, les français constituent, au début de 1944, le groupe le plus important. Dès le 10 avril 1942, l’état-major militaire en France décide, sur un ordre d’Hitler, que « pour chaque attentat, en plus de l’exécution de certaines personnes, 500 communistes et Juifs seront à remettre au Reichsführer et chef de la police du Reich pour les déporter ».

Internées à Compiègne, environ 50 000 personnes partent pour Auschwitz et à partir de 1943 pour d’autres camps, dont Buchenwald : tous ne sont pas communistes. De juin 1943 à août 1944, arrivent 10 convois transportant plus de 13 000 prisonniers. Au total, on estime le nombre des français déportés à Buchenwald à 25 000. De plus, environ 1 000 Français se trouvent dans des commandos extérieurs. Ils jouent un rôle significatif dans la résistance des prisonniers étrangers.

Les soldats chargés de la surveillance sont logés dans un village à l’extérieur du camp. C’est un ancien élève du Bauhaus qui décore leur club. Il y a même un petit zoo avec un ours pour les enfants ! A l’intérieur du camp se trouve le « petit camp », totalement clos et sans communication avec le reste. Il contient les personnes qui ne peuvent pas travailler (enfants …) et qui parfois servent à des expériences médicales.

Globalement, pendant toute la durée de son fonctionnement, le camp a accueilli, avec ses 139 « sous-camps » (groupes de prisonnier/ères logé/es ailleurs) environ 400 000 personnes, dont 30 000 mineurs et 28 230 femmes, venant de près de 50 pays. Il y eut environ 56 000 morts. En février 1938, il y avait 2 700 prisonniers et 112 000 en février 1944. On transfère près de 2 000 personnes du camp pour les exterminer à Auschwitz. L’âge des prisonniers/ères allait de 2 ans à 86 ans.

Sources : Wikipedia ; Monuments à la mémoire des déporté(e)s victimes des camps de concentration et d’exterminations nazis, Mairie de Paris, brochure éditée pour le 60e anniversaire de la libération des camps et de la victoire des peuples sur le fascisme. Date de création : 2005-10-20.

Photos

Monument

Le monument est inauguré le 15 avril 1964. La sculpture en bronze est de Louis Bancel, ancien résistant du Vercors. Le monument, installé sur une dalle de granit, est l’œuvre de l’architecte M. Romer, lui-même déporté à Buchenwald.

Ici est rassemblé dans une composition saisissante un groupe de trois déportés décharnés, témoins de la déchéance physique où conduit le système concentrationnaire. Chaque attitude renvoie à une symbolique précise : la souffrance (homme prostré, figé dans la mort) la solidarité (homme soutenant son compagnon d’infortune) enfin, la résistance et la dignité humaine (homme debout face à ses bourreaux).

Inscriptions : BUCHENWAL-DORA

Qu’à jamais ceci montre comme
L’homme dut tomber et comment
Le courage et le dévouement
Lui conservèrent son nom d’homme.
Aragon

Photos


Date de la dernière mise à jour : 27 août 2024