En 1892, le Conseil municipal adopte la construction d’un monument destiné aux ouvriers municipaux décédés dans leur service. Cela fait suite à la pétition de Louis-Auguste Vorbe, de la Chambre syndicale des égoutiers de la Ville, relayée par Adolphe Patenne, de la Commission du travail du Conseil municipal.
Le projet consiste à ériger un monument au cimetière de Montparnasse. Il serait ainsi aux côtés de ceux déjà édifiés pour les sapeurs-pompiers et les gardiens de la paix. Mais le Conseil municipal abandonne ce premier projet ; il le juge de proportion trop restreinte et ne répondant pas à son ambition artistique.
En 1895, le Conseil municipal décide d’ériger ce monument au cimetière du Père Lachaise, au « Carrefour Michelet ».
La Ville poursuit un double objectif. Elle veut témoigner d’un esprit philanthropique et républicain. Mais elle veut aussi aménager ce rond-point magnifiquement situé entre la chapelle de Salvage de Faverolles (1785-1854), la chapelle de Charles de Morny (1811-1865) et le monument de l’historien Jules Michelet (1798-1874)
Le « Carrefour Michelet » devient alors le « Rond-point des travailleurs municipaux ». La Ville cherche également à faciliter la vente des terrains restant à concéder dans cette partie du cimetière.
Le 19 juin 1896, le conseil municipal approuve la construction du monument dans la limite de 35 000 francs. Le 29 décembre, il confie à l’architecte Charles André Duprez sa réalisation. En plus, il alloue 6 000 francs au sculpteur Denys Puech pour la réalisation d’une figure allégorique de la ville de Paris. Il est, de plus, nécessaire de déplacer quatre sépultures afin d’améliorer l’accès aux divisions jointives.
On termine la construction du monument en novembre 1899. La ville approuve le transfert des restes des ouvriers égoutiers décédés victimes de leur devoir en 1901. Le 24 septembre 1901, les dépouilles des égoutiers Deloy, Lenfant, Marcourt et Puisségur rejoignent celles de Bravard et Étevenon enterrées le 10 décembre 1899.
En 1904, une remise en état du monument est nécessaire. On décide aussi d’ajouter l’inscription, sur la face antérieure, « Aux travailleurs municipaux, la ville de Paris », suivie des noms, prénoms, professions et date de décès des ouvriers qui s’y trouvent inhumés.
En 1906, la sépulture devient également un monument du souvenir. On fait ajouter l’inscription « À la mémoire de ses serviteurs victimes du devoir, la ville de Paris », sur la face postérieure. Ceci permet à ce que le monument serve aussi à commémorer la mémoire de personnes qui n’y sont pas inhumées.
Sources : Wikipedia. Date de création : 2022-02-04.