Le 25 juillet 1914, à la déclaration de guerre de l’Autriche-Hongrie à la Serbie, la colonie tchécoslovaque de Paris manifeste devant l’ambassade autrichienne à Paris. Là, elle brûle un drapeau autrichien. Le 9 août, lors de l’assemblée générale des organisations tchécoslovaques parisiennes (la Rovnost, social-démocrate, et le Sokol, national-libéral), on décide que tous les membres aptes s’engagent dans l’armée française.
La Légion étrangère les accepte alors. Environ 250 hommes partent pour le camp d’instruction de Bayonne, où ils reçoivent l’entraînement des soldats français. Equipés et armés, le 23 octobre, les volontaires partent pour le front de Champagne. Dans la 5e armée, leur régiment, inclus dans la division du général Blondlat, lutte jusqu’en avril 1915 à Sillery (Marne).
Mutée à la 10e armée, la division attaque en Artois le 9 mai 1915 et le 1er Étranger subit de lourdes pertes à Neuville-Saint-Vaast. La compagnie Nazdar prend l’ouvrage P, avance vers la cote 140 au prix de 50 tués et 150 blessés. Mais, exsangue, elle fusionne les jours suivants avec d’autres compagnies.
Le 16 décembre 1917, le gouvernement français autorise la formation d’une armée tchécoslovaque, subordonnée aux Alliés, avec un encadrement français. Le noyau de cette armée se constitue d’abord des survivants de la compagnie Nazdar et des engagés venus de France. On crée le 21e Régiment de Chasseurs Tchécoslovaques (RCT) à Cognac (Charente), en janvier 1918, suivi, en mai, à Jarnac (Charente), du 22e RCT.
En juillet, le 21e RCT, rejoint en septembre par le 22e, gagne le front d’Alsace, près d’Aspach. Les deux régiments font partie de la 53e division d’infanterie du général Guillemin. Ils passent à l’offensive à partir du 16 octobre, dans les combats de Vouziers (Ardennes).
Le 14 juillet 1919, aux côtés des autres Alliés, les tchécoslovaques défilent sous l’Arc de Triomphe de l’Étoile, à Paris.
Sources : Cheminsdememoire. Date de création : 2009-12-31.