De son vrai nom Gaston Mardochée Brunswick, Montéhus voit le jour à Paris, le 9 juillet 1872. C’est l’aîné d’une famille de vingt-deux enfants. Il débute très tôt dans la chanson, à l’âge de douze ans, déjà sous le nom de Montéhus. Sa première chanson est publiée en 1897, «Au camarade du 153e», à Chalons sur Marne (Marne). Il entre à la SACEM, en 1904, en soumettant «Du pain ou du plomb», sur le thème imposé, « L’heure de l’angélus aux champs ».
Mais il devient presque mondialement célèbre en 1907 avec son «Gloire au 17e». Il célèbre ces soldats qui refusèrent de tirer sur des vignerons en colère en 1907 : «Salut, salut à vous A votre geste Magnifique Vous auriez en tirant Sur nous Assassinée la République…» Cet homme est inclassable, tout le monde le souhaite sous sa bannière : les socialistes, les anarchistes, les juifs, les communistes, les antimilitaristes de tous poils, les syndicalistes, les anticléricaux, les radicaux, les gauchistes, etc.
Il est l’auteur de plus de 3000 chansons et de nombreuses pièces dramatiques, selon son dossier pour la Légion d’honneur.
Ce qu’on sait moins, c’est qu’il est l’ami de Lénine lors de l’exil à Paris de ce dernier. De plus, il chante en première partie de ses conférences, en 1911, et il est franc-maçon. Mais il y a des choses dont on préfère ne pas se souvenir. En 1914, cet antimilitariste convaincu par excellence, compose des chansons pour l’emprunt de guerre, la victoire et l’union sacrée dont la célèbre Lettre d’un socialo sur (un comble !) l’air du Clairon de Déroulède. Il est aussi le fondateur de l’Œuvre des Marraines, pendant la guerre de 1914-1918, puis administrateur du Foyer des Blessés.
Pour avoir écrit ces chants patriotiques, on lui remet en 1918, la Croix de guerre. Mais, il revient à ses premières amours en 1919 avec «La Butte rouge» (chassez le naturel, il revient au galop). C’est le porte-parole et le chantre de toutes les revendications, de toutes les luttes sociales, mais sa popularité commence à décliner vers les années 20, sa tenue, son costume, ses sempiternels rappels à la Commune de Paris commencent à faire vieux jeu.
Montéhus se lance en politique dans les années trente, il devient membre de la SFIO (Section Française de l’Internationale Ouvrière) puis du Front Populaire. il se présente trois fois mais n’est pas élu. Il est vice-président des Vétérans, en 1938. Sous l’occupation, en 1942, il doit porter l’étoile jaune. Il vit ses derniers jours pauvre, malade, oublié de tous. Montéhus s’éteint à Paris le 31 décembre 1952, à Paris (15ème).
Distinctions : chevalier de la Légion d’honneur (2 aout 1947). Sources : Base Léonore (Légion d’honneur). Date de création : 2006-02-24.