MONNERAY, Heinrich MEIERHOF, dit Henri (1914-1973)
Allemagne

Substitut au Tribunal militaire international de Nuremberg en 1945

Heinrich Meierhof, dit Henri Monneray, voit le jour le 27 février 1914, à Erfurt (Allemagne), dans une famille juive. Il commence des études de droit à l’université de Fribourg. Mais, après l’avènement de Hitler, il quitte l’Allemagne pour se réfugier en France. Là, à Dijon, il poursuit ses études juridiques.

Il obtient sa naturalisation en 1936. Puis il soutient sa thèse à la faculté de Dijon en 1938 sur la qualification en droit international.

Soumis au service militaire en 1937, on le maintient sous les drapeaux en 1939 et il combat jusqu’à l’armistice. C’est alors que l’armée, pour éviter que ses origines le désignent aux persécutions, lui donnent le nom de Monneray. Il s’installe alors en zone libre et travaille pour des compagnies d’assurance filiales de compagnies italiennes (La Protectrice, La Concorde).

Il joue un rôle actif dans une filière de passage d’aviateurs vers l’Espagne qu’il essaie de rejoindre lui-même en novembre 1942. Fait prisonnier et interné dans les prisons de Lerida, Saragosse et au camp de Miranda de Ebro, il s’évade en mai 1944. Il réussit à rejoindre la France libre à Alger où il est affecté au BCRA.

De retour à Paris à la Libération, Heinrich Meierhof est devenu Henri Monneray. Il travaille d’abord pour la délégation française de la Commission des crimes de guerre des Nations unies, dirigée par René Cassin. Puis, jusqu’en juillet 1947, il travaille au Service de recherche des crimes de guerre ennemis.

Ensuite, on le nomme substitut près le Tribunal militaire international de Nuremberg en 1945. Selon le témoignage de Me Doise, on l’avait recruté dans cette équipe parce qu’il maîtrisait l’allemand et qu’il était membre des réseaux résistants.

Ensuite, on fait appel à lui, en 1950, lors de la constitution d’un groupe de travail français, britannique et américain pour la révision du statut d’occupation de l’Allemagne. Deux ans plus tard, il le désigne pour devenir le jurisconsulte de l’OFPRA. C’est lui qui définit les statuts de l’association. Enfin, il est avocat à la Cour d’Appel de Paris, spécialisé dans le droit des affaires et des assurances.

Il décède le 7 janvier 1973.

Distinctions : chevalier de la Légion d’honneur ; croix de guerre 1939-1945 ; commandeur de l’ordre du mérite italien.

Sources : Réfugiés et apatrides – Diplomates et juristes face à la question de la protection des réfugiés en France. Du Bureau chargé des intérêts des apatrides de Vichy à la mise en place de l’Ofpra (1942-1955) – Presses universitaires de Rennes (openedition.org) ; Base Léonore (Légion d’honneur). Date de création : 2024-05-05.

 

 

Monument

La dalle est signée par l’entrepreneur Cahen.

Inscriptions : Famille MONNERAY

Henri MONNERAY, Dr en droit, avocat à la cour de Paris, chevalier de la Légion d’honneur, croix de guerre 1939-1945, commandeur de l’ordre du mérite italien, 27 février 1914 – 7 janvier 1973.
Laura MONNERAY FAGEN, née PORGES, Dr en sciences économiques de l’université de Trieste, 26 janvier 1925 – 1er septembre 2004.

Photos


Date de la dernière mise à jour : 31 juillet 2024