François André Miot naît le 9 février 1762, à Versailles (Yvelines). Il entre dans l’administration militaire et devient chef de bureau au ministère de la Guerre. En 1788, on l’envoie au camp de Saint-Omer (Nord) comme commissaire des guerres. Il revient à Paris et passe chef de division.
Partisan d’une monarchie constitutionnelle, il se fait recevoir au club des Feuillants. Après le 10 août, il est décrété d’arrestation, mais il se cache à Versailles. Il accepte par la suite une place de contrôleur des convois militaires et le marquis de Beurnonville le rétablit dans son poste précédent de chef de division.
Il obtient les fonctions de secrétaire général aux Relations extérieures sous le ministre Deforgues. C’est aux soirées de ce dernier que Miot fait la connaissance des membres les plus en vue de la Convention, Robespierre, Danton, Camille Desmoulins et Fabre d’Eglantine. Miot a, en réalité, la direction du ministère avec le titre de commissaire des relations extérieures.
Il est ministre des affaires étrangères du 21 novembre 1794 au 19 février 1795. En 1795, une fois la paix conclue avec la Toscane, on l’envoie à Florence, comme ministre plénipotentiaire auprès du grand-duc de Toscane. Les succès de Bonaparte, avec qui il a une entrevue à Nice en 1796, facilitent sa tâche. Celui-ci le charge d’aller à Rome surveiller l’exécution de l’armistice conclu avec la cour pontificale.
Miot revient ensuite à Florence, puis passe de là en Corse comme commissaire du pouvoir exécutif. Il y réorganise l’administration et devient, le 25 octobre 1796, ministre plénipotentiaire en Piémont. C’est au cours de cette mission en Corse qu’il se lie avec Joseph Bonaparte. A Turin, il est hostile au mouvement révolutionnaire que des agents secrets du Directoire cherchent à fomenter. Ceci déplait à la cour et au Directoire qui le rappelle, au commencement de 1798.
Après un an de disgrâce, on l’envoie en Hollande avec une mission diplomatique. Le 18 brumaire l’y trouve et le surprend désagréablement, mais il s’en remet bien vite en apprenant sa nomination de secrétaire du nouveau ministre de la Guerre. Nommé membre du Tribunat à sa création le 4 nivôse an VIII, il devient conseiller d’état le 22 septembre 1800, avec la mission spéciale de procéder aux radiations d’émigrés.
Il devient, le 17 nivôse an IX, administrateur général des départements de Corse, où le premier consul a suspendu le régime constitutionnel. Accusé de modération, il demande son rappel qu’il n’obtient que l’année suivante (8 novembre 1802). Il se disculpe aisément auprès de Bonaparte et rentre au conseil d’État, section de la police générale.
Joseph Bonaparte, devenu roi de Naples, le nomme ministre de l’intérieur à Naples. Il l’emmène ultérieurement en Espagne en 1803 avec le titre d’intendant de sa maison. Puis il le ramène en France après la bataille de Vittoria, en 1813. Miot reprend sa place au conseil d’état.
Il suit la régente à Blois et est rayé par la première Restauration du nombre des conseillers d’état. Il retrouve ce titre aux Cent-Jours. Bien qu’il déclare dans ses Mémoires que le retour de l’île d’Elbe l’a profondément affligé, il accepte les fonctions de commissaire extraordinaire dans la 12e division militaire (La Rochelle).
Le désastre de Waterloo le frappe dans sa situation et dans ses affections : son gendre et son fils y trouvent la mort. Pauvre, devenu étranger à la vie publique, il se consacre alors exclusivement à des travaux littéraires. En 1825, il va voir, aux États-Unis, Joseph Bonaparte.
En 1827, il se retire auprès de sa fille en Wurtemberg où il commence sa traduction de Diodore de Sicile. Il ne revient à Paris qu’en 1831, lorsque son gendre, M. de Fleischmann, général allemand très hostile à Napoléon, y devient ministre plénipotentiaire du roi de Wurtemberg.
En 1835, il est membre de l’Institut de France (Académie des Inscriptions et Belles-Lettres).
Il meurt le 5 janvier 1841 à Paris. Il repose avec son beau-frère, le baron Jean Baptiste Jamin de Bermuy (1772-1848), général. La sépulture est aussi le cénotaphe de son fils Hyacinthe René Miot de Mélito, lieutenant de cavalerie, tombé mortellement à la bataille de Waterloo (18 juin 1815).
Publications :
- Histoire d’Hérodote suivie de la vie d’Homère (1822) ;
- Bibliothèque historique de Diodore de Sicile, traduction française (1835-1838) ;
- Mémoires sur le consulat, l’empire et le roi Joseph ou Mémoires du comte Miot de Mélito, Michel Lévy Frères (1858) – Ces mémoires sont importantes pour expliquer le traité de Campoformio, signé en 1796 par Bonaparte. –
Titres : comte de Mélito (21 février 1814).
Distinctions : chevalier (9 vendémiaire an XII), commandeur (21 février 1806) de la Légion d’honneur.
Sources : Base Léonore (Légion d’honneur) ; Wikipedia. Date de création : 2010-12-26