Charles Michels voit le jour à Paris, le 6 mars 1903, de père inconnu. En 1906, il est reconnu par Jean Michels, un chaudronnier qui a épousé sa mère Louise Lecoq, journalière. Il est élevé dans le 13e arrondissement de Paris.
Il travaille, à onze ans, dans une fabrique de chaussures. En 1920, il est renvoyé des usines Dressoir où il est délégué de la section syndicale CGT. Il épouse en 1923 Aimée Malagnoux, une ancienne voisine dont il aura deux filles.
Doté d’une solide constitution, il arrondit son salaire en disputant des matches de boxe aux « Folies Belleville ». Après son service militaire, en 1923-1924, il devient moniteur à la FSGT, l’organisation sportive de la CGT. Plus tard, chargé de famille, il s’efforce d’accroître par lui-même son niveau d’instruction.
Il adhère au Parti Communiste Français en 1926. Il s’impose peu à peu comme un des responsables syndicaux de la Fédération unitaire des cuirs et peaux CGTU dont il devient secrétaire en 1929. À ce titre, et également comme dirigeant de la FSGT, il se rend en URSS.
En 1931, il devient permanent CGTU et restera dans les instances dirigeantes de la CGTU puis de la CGT. Orateur éloquent, il soutient toutes les grèves de son secteur. En 1935, c’est un artisan actif de la fusion des deux fédérations (CGTU et CGT) des cuirs et peaux. Il devient secrétaire adjoint de la Fédération nationale unifiée.
Le 3 mai 1936, il se fait élire aux élections législatives dans la 3e circonscription du 15ème arrondissement de Paris, avec 58,6 % des voix, contre le député radical indépendant sortant, Georges Boucheron. Mais le PCF est dissout, en septembre, 1939 en raison de son soutien au pacte germano-soviétique.
Charles Michels se rend néanmoins, le 9 janvier 1940, à la séance d’ouverture de la Chambre des députés où il retrouve André Mercier, Raymond Guyot et Fernand Grenier. Leur présence provoque une bagarre et leur expulsion. On le déchoit de son mandat parlementaire, le 20 février suivant, comme tous les députés communistes.
Mobilisé en septembre 1939 et démobilisé le 20 juillet 1940, il regagne Paris. Là, il prend contact avec Jean Catelas, dirigeant communiste clandestin dans la région parisienne. Il s’investit dans la réorganisation de la CGTU, secteur des cuirs et peaux. Début octobre 1940, alors qu’il s’apprête à passer dans la clandestinité, on l’arrête et on l’interne à Aincourt (Val-d’Oise), puis à Fontevrault (Maine-et-Loire) et à Clairvaux (Aube), le 21 février 1941.
Au mois de mai, il arrive au camp de Choisel, à Châteaubriant (Loire-Atlantique), où se trouvent aussi Eugène Hénaff (1904-1966) et le syndicaliste Victor Renelle (1888-1941). Il devient membre du comité clandestin du camp. Puis il prépare l’évasion de quatre dirigeants communistes : Fernand Grenier, Henri Raynaud, Léon Mauvais et Eugène Hénaff, le 19 juin 1941.
À la suite d’un attentat commis contre Karl Hotz, chef de la Kommandantur de Nantes, les nazis le fusillent comme otage, le 22 octobre 1941, aux côtés de 26 autres otages dont Guy Môquet et Jean-Pierre Timbaud, et 21 otages à Nantes et à Paris.
Depuis le 1er novembre 1945, il repose, avec sept autres communistes victimes du nazisme : Jules Auffret, maire adjoint de Bobigny (1902-1941), Corentin Cariou, conseiller municipal de Paris (1898-1942), Léon Frot, conseiller municipal de Paris (1900-1942), Maurice Gardette, conseiller municipal de Paris (1895-1941), Raymond Latarget, conseiller municipal de Clichy-sous-Bois (1911-1946), Raymond Losserand, conseiller municipal de Paris (1903-1942) et Louis Thorez (1905-1942).
Hommages : Une place porte son nom à Paris (15ème), ainsi qu’une station de métro. Georges Perec l‘évoque dans le 201ème des 480 souvenirs, dans Je me souviens.
Sources : Joly (Jean) Dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940, PUF, 1960-1977, 8 vols. ; Wikipedia. Date de création : 2017-01-10.