Milton Mesirow, plus connu sous le nom de Mezz Mezzrow, nait à Chicago (Etats-Unis), le 9 novembre 1899. Sa famille fait partie de la petite bourgeoisie juive. Il éprouve dès son adolescence une passion absolue pour les afro-américains et leur musique. Cette passion fera de lui le pont entre les jazzmen noirs et blancs. Emprisonné pour trafic de drogue, il exige d’être placé dans la section des noirs … et crée un orchestre à cette occasion !
Familier des musiciens noirs de blues et de New-Orleans, il consacre une partie de son énergie à tenter de maintenir le style original du jazz. Il va jusqu’à enregistrer, en studio, deux prises successives des mêmes compositions : l’une dans le style du jour, la suivante dans le vieux style New-Orleans. Il est un des tout premiers jazzmen à fonder, dès 1933, un orchestre mixte (musiciens noirs et blancs).
Mezz Mezzrow est probablement le premier à assumer, dans son autobiographie, un statut de mauvais garçon. Il relate ses séjours en prison, la consommation intensive, puis la vente de marijuana (si surprenant que ce soit, ce n’était pas un délit à l’époque de la Prohibition !). Les pages où il décrit ses sensations, la première fois où il joue sous influence, auraient même donné à Herbert von Karajan l’envie d’essayer ! Mais il tombe dans l’opiomanie et l’alcoolisme.
Il décrit également, de façon impressionnante, comment il se débarrasse de ces démons et relance sa carrière. Son succès relatif, comparé à ceux d’un Sidney Bechet ou d’un Louis Armstrong, lui inspire la justification suivante : « Si je joue moins bien, c’est que je ne suis pas engagé aussi souvent. » Remarquable mélodiste, il compose aussi des standards célèbres tels Gone Away Blues, Really The Blues ou Out Of The Gallion.
Mais l’essentiel de sa contribution réside dans son activité pédagogique, dans les deux domaines du rythme et de l’harmonie. Si ses instruments habituels sont la clarinette et le saxophone (alto ou ténor). Il apprend aux batteurs de ses orchestres le style ancien. Mezz Mezzrow maudit, dans son autobiographie, l’invention de la cymbale «Charleston». Il montre aux instrumentistes les lignes mélodiques propres à mettre en valeur le soliste qu’il n’est pas toujours.
Ce musicien occupe une place particulière dans l’histoire du jazz à plusieurs titres. Il laisse une biographie, Really The Blues, publiée en 1946. Celle ci a l’honneur d’une préface par Henry Miller. Marcel Duhamel et Madeleine Gautier la traduisent en français, sous le titre La rage de vivre. Il y décrit quarante ans de la vie du jazz aux États-Unis et certains épisodes de l’importation du jazz new-yorkais en Europe.
Mezz Mezzrow décède le 5 août 1972.
Pour écouter Revolutionary Blues
Sources : Wikipedia. Date de création : 2010-11-03.