Arthur Meyer voit le jour au Havre (Seine-Maritime), le 16 juin 1844. Personnage hors normes, incontournable, au carrefour de la vie mondaine, de la presse et de la politique sous la troisième République, ce petit-fils de rabbin issu d’une modeste famille juive devient royaliste, antidreyfusard et catholique.
En 1882, Arthur Meyer, qui a embauché deux ans plus tôt Octave Mirbeau comme secrétaire, reprend définitivement le journal Le Gaulois, qui avait été fondé en juillet 1868 par Edmond Tarbé des Sablons et Henry de Pène. Il en fait le grand quotidien mondain de la noblesse et de la grande bourgeoisie.
Titre élitiste, Le Gaulois a un tirage relativement faible, entre 20 et 30 000 exemplaires, mais une influence réelle. C’est le premier quotidien à avoir une chronique sur le cinéma, en mars 1916. De juin 1897 à août 1914, Le Gaulois du dimanche est le supplément littéraire hebdomadaire du quotidien. Celui-ci propose de nombreux feuilletons : c’est là que paraît Locus Solus de Raymond Roussel.
En 1881, Arthur Meyer a l’idée, avec Alfred Grévin, de présenter les personnalités qui font la une de l’actualité sous forme de mannequins de cire, ce qui permet aux visiteurs, à une époque où la photographie n’est pas encore en usage dans la presse, de mettre un visage sur les noms de l’actualité.
C’est le début du Musée Grévin, qui ouvre ses portes le 5 juin 1882 et rencontre aussitôt le succès. En 1888, Arthur Meyer soutient le général Boulanger et complote avec la duchesse d’Uzès pour le retour de la monarchie.
Il se bat en duel avec Edouard Drumont, qui l’a insulté pour ses origines juives dans La France juive, mais soutient la culpabilité du capitaine Dreyfus. Il se convertit au catholicisme en 1901, sans cesser d’être la cible de l’Action Française.
En 1904, il se marie sur le tard, à une jeune aristocrate, Mlle de Turenne, plus connue sous le nom de comtesse de Loynes. Il fait ses débuts comme auteur dramatique avec Ce qu’il faut taire, une pièce qui est représentée au théâtre des Bouffes-Parisiens en 1914.
Arthur Meyer meurt à Paris, le 2 février 1924. Le Gaulois est absorbé par le Figaro, alors dirigé par François Coty, en 1929.
Publications :
- Soyons pratiques ! (1888) ;
- Ce que mes yeux ont vu (1911) ;
- Ce que je peux dire (1912) ;
- La dame aux violettes (1912) ;
- Salons d’hier et d’aujourd’hui (1912) ;
- La comtesse de Loynes (1912) ;
- Vers la mort (1912) ;
- Mes livres, mes dessins, mes autographes (1921).
Théâtre : Ce qu’il faut taire, pièce en 3 actes, Paris, Théâtre des Bouffes-Parisiens, 20 mai 1914.
Sources : Carasso (Odette) Arthur Meyer, Directeur du « Gaulois « . Un patron de presse juif, royaliste et antidreyfusard, Imago, Paris, 2002, 254 p. ; Wikipedia. Date de création : 2009-12-26.