Antoine Christophe Merlin, dit Merlin de Thionville, pour le distinguer de Merlin de Douai, nait à Thionville (Moselle), le 13 septembre 1762. Il fait ses études au séminaire et le quitte, puis entreprend des études de droit. Ayant obtenu ses diplômes, il exerce la profession d’huissier, puis d’avocat au parlement de Metz. Très tôt, les idées nouvelles et les grands projets de la Révolution française le séduisent.
En 1790, il est envoyé par le département de la Moselle à l’assemblée législative où i se fait entendre et remarquer par ses propos, ses emportements et ses idées très radicales. Il est membre du Club des Jacobins, qui l’interdit un jour de parole, suite à certains de ses propos. Il participe activement à la journée du 10 août 1792 et y joue un rôle déterminant. Réélu par les départements de la Moselle et de la Somme à la Convention nationale, il choisit la Moselle.
Il siège à l’extrême gauche de la Montagne avec Claude Basire et François Chabot. Merlin devient suppléant du Comité de la Guerre et membre du Comité de l’Agriculture. Il est l’un des plus acharnés accusateurs du Roi Louis XVI. En mission, lors du procès du monarque, il ne participe pas aux différents votes conduisant à l’exécution du Roi. Merlin est nommé Commissaire aux armées du Rhin, des Vosges et de la Moselle.
Il ne participe pas à l’appel nominal sur la demande de mise en accusation de Jean Paul Marat. La Convention nationale lui adresse une lettre de félicitations pour son courage lors de la défense de Mayence. Il accompagne ensuite l’armée en Vendée, où il se fait remarquer par son courage et son audace. Merlin prend une part active à la chute de Robespierre le 9 thermidor. Il devient membre du Conseil des Cinq-cents et, en 1798, Directeur Général des Postes.
Sous le Consulat, il se retire de la vie publique. En 1814, il se résout à prendre la tête de volontaires pour repousser l’invasion des armées alliées. Il échappe de peu à la prescription à la Restauration. Merlin se confond alors en regrets devant le Roi Louis XVIII, essayant de persuader le monarque que la prise des Tuileries n’est qu’une « erreur de jeunesse ».
Il aurait terminé sa vie comme agriculteur. Merlin de Thionville décède à 71 ans, le 14 septembre 1833, à Paris. Il repose avec un de ses descendants, l’homme de lettres de la Belle Epoque Jean de Tinan (1874-1898).
Sources : -. Date de création : 2006-05-17.