(Joseph) Henri Mensier voit le jour le 2 février 1829, à Paris. C’est le fils d’un mécanicien, Honoré François Joseph Mensier, et de Henriette Alexis Pihet. Il fait ses études au Lycée Charlemagne puis entre à l’École Polytechnique comme élève boursier dans la promotion de 1849. Sorti classé 47e sur 99 élèves, il intègre le corps des officiers du Génie militaire.
Après avoir servi à Alger, il participe à la guerre franco-prussienne de 1870 comme capitaine du génie du 3e corps. Promu chef de bataillon, on l’emploie à Paris au dépôt des fortifications après la guerre. Il dépose comme témoin au procès du maréchal Bazaine.
Promu lieutenant-colonel, il occupe le poste de confiance de secrétaire du Comité consultatif des fortifications. Colonel, directeur du génie à Nancy de 1881 à 1884, il passe, ensuite, chef de corps du 1er régiment du génie à Versailles, jusqu’en 1885. Mais il exerce, en fait, les fonctions de directeur du génie au Tonkin, durant cette période.
Il devient général de brigade le 20 mars 1886 et commande la brigade d’occupation stationnée à Bac-Ninh au Tonkin. Considéré comme un officier républicain, il passe directeur du Génie au ministère de la Guerre, le 11 juillet 1887. Puis il est général de division, le 26 octobre 1890.
Son supérieur le général Segretain, alors président du Comité technique du Génie, le cite comme un « officier exact et travailleur ». Atteint par la limite d’âge, Mensier quitte le service actif en 1894. C’est grâce à son entremise que Clément Ader peut rencontrer le ministre Charles de Freycinet, qui décide de financer ses expérimentations aériennes sur des fonds secrets.
Mais les essais de vol menés par l’ingénieur à Satory en octobre 1897, en présence de Mensier, sont si peu concluants qu’un rapport défavorable de celui-ci conduit à l’arrêt des crédits militaires. Les historiens évoquent fréquemment ce document pour contester à Ader le titre de premier homme volant.
Henri Mensier entre au conseil de l’Ordre de la Légion d’honneur, en 1901.
Après la réintégration d’Alfred Dreyfus dans l’armée en 1906, il siège lors de la séance qui approuve la nomination de l’officier réhabilité au grade de chevalier de la Légion d’honneur. Durant cette réunion, il déclare qu’il s’agit d’« une juste réparation vis-à-vis d’un soldat qui a enduré un martyre sans pareil ».
Henri Mensier décède le 23 avril 1917 chez lui, à Boulogne-sur-Seine (Hauts-de-Seine). Il repose avec son beau-frère, l’ingénieur des mines Edmond Guillemin-Tarayre (1832-1920), et son neveu, le fils de ce dernier, l’architecte André Guillemin-Tarayre (1882-1974).
Distinctions : chevalier (26 décembre 1864), officier (7 septembre 1871), commandeur (8 juillet 1887), grand-officier de la Légion d’honneur (28 septembre 1893).
Sources : Qui êtes-vous ? Annuaire des contemporains, Librairie Delagrave, Paris, 1908, p. 338 ; Segretain (Alexandre) Souvenirs d’un officier du génie, Hachette, 1962, p. 221, Base Léonore (Légion d’honneur). Date de création : 2017-04-23.