Zébédée (ou Zobéida) El Bahouab, fille d’un maître des bains de Rosette, épouse lors de la campagne d’Egypte en 1799, le général Jacques François de Menou, baron de Boussay (1750-1810), dit Abdallah Menou. Elle décède à Paris, le 10 juin 1816.
Le général Menou
Jacques François Menou voit le jour à Boussay (Loire-Atlantique), le 3 septembre 1750. Il entre de bonne heure dans la carrière des armes. En 1789, il est déjà maréchal-de-camp, lorsqu’il est député de la noblesse du bailliage de Touraine aux états généraux en 1789. Il se rallie à la Révolution, dont il devient secrétaire en décembre et président le 31 mars 1790.
Membre du comité diplomatique, après la session, il devient comme maréchal-de-camp à Paris, puis à l’armée de l’Ouest. Il combat en Vendée en 1793. Commandant des sections de Paris, au 1er prairial an III (20 mai 1795), il force le faubourg Saint-Antoine à capituler.
Général en chef de l’armée de l’intérieur, on le dénonce comme traître. On le met en jugement et on l’acquitte, en 1795. Général de division, en 1798, il commande l’une des cinq divisions de l’armée d’Orient lors de la campagne d’Egypte. Il y montre beaucoup de valeur, épouse une riche musulmane et se convertit à l’islam en prenant le nom d’Abdallah.
Après l’assassinat de Jean-Baptiste Kléber, il lui succède à la tête de l’Egypte comme général en chef. Mais Menou est loin d’égaler le grand général aimé de ses hommes qu’est Kléber. Les autres officiers ne le soutiennent par car il commet bévue sur bévue. Il n’hésite pas, par exemple, à prénommer son fils du prénom de l’assassin de Kléber peu après la mort de ce dernier.
Le 21 mars 1801, il prend la tête du corps expéditionnaire pour repousser le débarquement anglais lors d’une ultime bataille à Aboukir qui se solde par une défaite. Après cette bataille, il se retire à Alexandrie, où il capitule le 30 août. Il faut évacuer l’Egypte. Le Tribunat l’appelle en 1802.
Il devient administrateur du Piémont puis gouverneur de la Toscane, en 1805, et enfin gouverneur de Venise. Rappelé en France le 23 juillet 1810, Abdallah Menou meurt à la villa Corniani, près de Mestre (Italie), le 13 août 1810.
Extrait (de Las Cases, Mémorial de Sainte-Hélène) :
« Le général Menou est très-instruit, bon administrateur, intègre. Il s’est fait musulman, ce qui est assez ridicule, mais fort agréable au pays ; on est en doute sur ses talents militaires ; on savait qu’il est extrêmement brave, il s’est bien comporté dans la Vendée et à l’assaut d’Alexandrie… Après la mort de Kléber, l’Egypte n’était plus qu’un champ d’intrigues ; la force, et le courage des Français restèrent les mêmes ; mais l’emploi ou la direction qu’en fit le général ne ressemblèrent plus à rien. Menou est tout à fait incapable ; les Anglais vinrent l’attaquer avec 20 000 hommes ; il avait des forces beaucoup plus nombreuses et le moral des deux armées ne pouvait pas se comparer. Par un aveuglement inconcevable, Menou se hâta de disperser toutes les troupes, dès qu’il apprit que les Anglais paraissaient ; ceux-ci se présentèrent en masse et ne furent attaqués qu’en détail ».
Sources : -. Date de création : 2010-11-18.