Nous avons découvert cette personne grâce à une exposition temporaires sur les entreprises du 20ème arrondissement au Pavillon de l’Ermitage, en 2020 (Didier Muller).
Fernand Séraphin Martin voit le jour le 29 avril 1849 à Amiens (Somme). C’est le fils de Charles Martin et de Elisabeth Bonbled, son épouse. Il épouse Marie Bretel (1846-x).
A l’école, il bricole des arbalètes à ressort qu’il échange contre quelques sous. Pendant la guerre de 1870, il est incorporé dans 2ème Bataillon de Gardes mobiles de la Seine. Il prend alors part au combat d’Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis).
En 1878, il dépose un brevet pour un poisson nageur, suivi d’un bateau du pécheur. Le succès est fulgurant. Il fonde une société en 1880 pour créer des jouets mécaniques en métal et habillés, un genre complètement nouveau. Il devient ainsi l’inventeur du jouet mécanique bon marché, « à vingt neuf sous ». Parmi eux se trouvent le balayeur, la marchande de primeurs, le pompier à l’ échelle …
Installé 88 Boulevard de Ménilmontant, à Paris (20ème), dès 1900, il produit jusqu’à 800 000 jouets par an ! 180 ouvrier/ères découpent, laminent, estampent et habillent le fer blanc. Grâce à un ingénieux mécanisme à ressort mu par une clé, les figurines prennent vie. Peints, habillés, prêts à la vente, les jouets, tous signés « FM », sont diffusés dans toute la France par des camelots. Il exporte dans les colonies d’alors et à l’étranger.
Dès 1882, il est syndic puis président, en 1893, de la chambre syndicale des fabricants de jouets. Par ailleurs, c’est un expert auprès de la douane dans son domaine. C’est aussi le président du comité de la Foire de Paris de 1902 à 1906. C’est, de plus, le vice-président du jury de l’exposition internationale de Chicago en 1893, puis membre du jury de nombreuses expositions internationales (Paris, Anvers, Saint-Pétersbourg, Londres …).
Equipé de son Vérascope, un léger appareil photo stéréoscopique, il exerce un regard critique sur le monde de la rue et sur l’actualité. La guerre en Afrique du Sud lui inspire un rutilant petit soldat, le vaillant Boer, tandis que le vol très médiatisé de la Joconde l’incite à mettre une reproduction du fameux tableau sous le bras de son intrépide jockey.
L’entreprise remporte de nombreuses médailles d’or dans les expositions internationales : à Paris en 1885, à Milan en 1891, à Prague en 1891, à Bruxelles en 1897,
Il donne de son vivant une centaine de jouets au Musée des Arts et Métiers, à Paris. On peut, encore aujourd’hui, les admirer sous le nom de « bonhommes Martin ». Il meurt le 4 septembre 1919, à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne), chez lui, 23 avenue Martelot.
La société d’automates Victor Bonnet rachète alors, en 1919, sa société et elle disparaitra elle même en 1965.
Distinctions : chevalier (14 aout 1900), officier (20 novembre 1912) de la Légion d’honneur ; chevalier de Sainte Anne (Russie, 1904) ; officier de la couronne de Roumanie (1907), officier du mérite civil de Bulgarie (1907), officier de la couronne de Belgique (1912).
Sources : Archives départementales de la Seine (Registre des entrées du cimetière), Archives départementales du Val-de-Marne (Registre des décès de Champigny-sur-Marne), Base Léonore (Légion d’honneur) ; Le village du jouet: Fernand Martin, marque FM France, 1878-1919 . Date de création : 2024-07-12.