Jean-Baptiste Silvère Gaye, vicomte de Martignac nait le 20 juin 1778, à Bordeaux (Gironde). Après de bonnes études, il devient en 1798, le secrétaire d’Emmanuel Joseph Sieyès. Il sert ensuite un temps dans l’armée. Puis il se tourne vers la littérature : c’est l’auteur de plusieurs ouvrages qui n’ont pas laissé un souvenir impérissable.
Sous l’Empire, il exerce sa profession d’avocat à Bordeaux, où en 1818, il devient avocat-général de la Cour Royale. Il est nommé procureur-général à Limoges en 1819. En 1821, il retourne à Marmande à la chambre des Députés, où il soutient la politique de Jean-Baptiste Guillaume Joseph, comte de Villèle. Il est nommé Conseiller d’état en 1822. L’année suivante, il accompagne le duc d’Angoulême en Espagne en tant que commissaire civil.
Il devient vicomte en 1824 et directeur général de l’enregistrement et des domaines. Peu à peu, au contact de la vie et de la pratique politique, ses vues et pensées ultra-royalistes diminuent et tendent vers celles des doctrinaires. A la chute de Villèle, Charles X le choisit pour exporter la nouvelle politique de compromis. Il devient ministre de l’Intérieur le 4 janvier 1828, et virtuellement à la tête du cabinet.
Martignac fait passer un acte abolissant la censure de la presse. Il persuade le Roi de signer les ordonnances du 16 juin 1828 sur les Jésuites et les petits séminaires. Il doit faire face aux attaques des deux extrêmes gauches et droits, et quand, en avril 1829, une coalition de ces groupes tente de le défier, il est défait. Charles X qui n’a jamais cru en la politique qu’il représentait, le remplace par le prince de Polignac.
En mars 1830, Martignac vote avec la majorité la motion contre les célèbres ordonnances, mais durant la Révolution et les Trois Glorieuses, il reste fidèle à ses principes légitimistes. Il apparait une dernière fois en public pour défendre Polignac à la chambre des Pairs lors du procès des ministres du roi déchu en décembre 1830. Jean Baptiste Gaye, vicomte de Martignac, décède à Paris, le 3 avril 1832.
Publications :
- Bordeaux au mois de Mars (1815) ;
- Essai historique sur les Révolutions d’Espagne et l’intervention française de 1823 (1832).
Distinctions : chevalier (20 septembre 1815), officier (19 mars 1829), commandeur (26 juin 1823), grand-officier (22 mai 1825), grand-croix de la Légion d’honneur (8 août 1829) ; grand-croix de Charles III d’Espagne.
Sources : Base Léonore (Légion d’honneur). Date de création : 2006-05-26.
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