Jeanne Margaine voit le jour en 1868. Elle commence sa carrière en 1899, quand elle hérite de sa mère la maison de couture Madame Margaine.
Elle en change le nom en 1900. Ce sera la maison Margaine-Lacroix, qui devient rapidement célèbre par deux idées révolutionnaires. C’est, d’une part, la robe « Sylphide » ou « Tanagréenne » taillée pour être portée sans corset, et qui scandalise le public en 1908. C’est, d’autre part, l’idée du corset lacé devant, ce qui permet enfin aux femmes de s’habiller seules !
Ses mannequins font sensation en 1908, à Longchamp. La femme étrenne une nouvelle ligne, mince et libre. Pourtant, les historiens du costume féminin oublient Jeanne Margaine-Lacroix, au profit de Paul Poiret qui éblouit avec ses créations pour les Ballets Russes et les magnifiques illustrations qu’en font les meilleurs illustrateurs de l’époque.
On a attribué, tout naturellement, la fin du corset à Poiret. Aujourd’hui les spécialistes s’accordent à rendre à Margaine-Lacroix son importance décisive dans la naissance de la silhouette féminine du 20ème siècle. Il semble même qu’elle ait inventée la coupe en biais, attribuée d’ordinaire à Madeleine Vionnet. Elle l’aurait utilisée pour ses robes « Sylphide » dès 1907.
Jeanne Margaine-Lacroix décède en 1930. Elle repose avec son mari Philippe Lacroix (1862-1924), professeur de physique au lycée Chaptal et sa mère Armandine Margaine, née Fresnais (1835-1899).
Sources : « Nécrologie », dans Le Gaulois du 27 avril 1924. Date de création : 2016-03-23.