Rolf Marbot, de son vrai nom Friedel Albrecht Marcuse, voit le jour le 28 mai 1906 à Wrocław (Pologne, alors Breslau en Allemagne). Ses parents sont d’origine hongroise. Il pratique la musique et le tennis, dont il est le champion junior de Silésie. Puis il connaît une jeunesse difficile dans une Allemagne marquée par l’inflation de 1923. Cette dernière laisse ses parents ruinés, l’obligeant ainsi à gagner rapidement sa vie.
Il étudie le droit, mais travaille à temps partiel en tant que pianiste de bar. Puis il accompagne des opérettes dans une tournée en Norvège. Il prend le pseudonyme de Rolf Marbot en 1927.
En 1930, il reçoit son doctorat en droit mais renonce à devenir avocat. Il commence alors une formation d’éditeur. Par ailleurs, c’est l’auteur de chansons populaires et un compositeur actif.
Il écrit en collaboration, avec Bert Reisfeld et Austin Egen, de nombreux titres à succès, comme Yale (1928), Bei Fräulein Lisbeth im Parterre (1930), Komm um fünf zur Normaluhr (1931), Mach dein Fenster auf, Vera, Vera (1931), Wenn ich Urlaub hab, fahr ich diesmal an den Rhein (1931), Ganovenehre (1932), Zwei gute Kameraden (1933) et Mein kleiner grüner Kaktus. Au total, il écrit jusqu’en 1938 quelque 300 titres !
L’avènement du nazisme l’oblige à s’expatrier. Il arrive en France en 1933 où il commence dans des conditions difficiles. Il fonde avec Rodolfo Hahn et Bert Reisfeld une petite société d’édition. Ce sont les éditions Méridian dont le fonds est constitué de chansons françaises qu’il commence à développer. Il est admis à la SACEM le 15 mars 1939 comme auteur et le 20 mars 1939 comme compositeur.
Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, on l’arrête. Le 23 décembre 1939, il rejoint la Légion étrangère puis est démobilisé en octobre 1940. En 1942, il prend le pseudonyme de Louis Sandret après qu’il a réussi à se procurer de faux papiers. Il travaille ensuite comme pianiste de bar à Lyon et à Pralognan-la-Vanoise, jusqu’à son retour, en septembre 1944, à Paris.
Après la guerre terminée, il reprend la direction de sa société et engage Fernande Ray qui devient très vite son bras droit. Ses bureaux se trouvent au départ chez lui au 95 rue de la Boétie, puis, en 1946, 5 rue Lincoln. Il se fait naturaliser français en 1947. Puis il ouvre un studio d’enregistrement.
À partir de 1948, il travaille dans la Société d’Édition Musicale Internationale (SEMI) avec Ralph Peer senior. En retour, il cède à Peer une partie des parts de Méridian. Les éditions Méridian deviennent alors les Nouvelles Éditions Méridian.
SEMI et Méridian vont rapidement s’agrandir. Il s’oriente très vite dans l’édition des plus grands auteurs français, en parallèle à son activité de représentant du catalogue Southern. Puis il rachètera de nombreux fonds incluant des grands succès français.
Jusqu’à la fin des années 60, SEMI et Méridian sont incontournables dans l’édition et l’industrie musicale en général. Édith Piaf, Yves Montand, Dalida, Tino Rossi et beaucoup d’autres y vont pour choisir de nouvelles chansons. Marbot travaille aussi fidèlement avec quelques grands auteurs français : Francis Lopez (qui a son propre bureau aux éditions), Hubert Giraud, Charles Dumont, Norbert Glanzberg, etc. La société a jusqu’à 30 employés dans les années 1960.
En 1958, il fonde une succursale à Hambourg. En 1959, il rachète à Léo Ferré une grande partie de son catalogue éditorial. Il est à l’origine de quelques carrières dont la plus marquante est celle de Michel Polnareff dont il est producteur jusqu’en 1972. Par ailleurs, il s’intéresse aussi à la musique de chambre en éditant des œuvres de Maurice Thiriet et Henri Barraud, des musiques symphoniques, des musiques de ballets de Roland Petit et de Raymond Queneau et de nombreuses musiques de films.
En 1960, il reçoit une compensation pour ses pertes au cours du Troisième Reich. Par ailleurs, il est président de la SACEM de 1956 à 1973, président de la Chambre Syndicale des Éditeurs de Musique Légère (CSDEM) et secrétaire général de la Société des Droits de reproduction mécanique (SDRM).
Il décède le 22 août 1974, à Cannes (Alpes-Maritimes).
Hommage : La SACEM décerne chaque année le Prix Rolf Marbot pour la chanson de l’année. Parmi les lauréats se trouvent Marc Lavoine, Florent Pagny, Maxime Le Forestier, Julien Clerc, Benjamin Biolay, ZAZ et Stromae.
Œuvres :
Opérette :
- en collaboration avec Bert Reisfeld, Mitzi-Mitzou, opérette en 3 actes, sur un livret de Jean de Létraz, musique – création au Théâtre des Capucines le 31 mai 1934.
Musiques de film (en collaboration) :
- La maison jaune de Rio (1931) ;
- Faut-il les marier? (1932) ;
- Histoires fantastiques (1932) ;
- Kiki (1932) ;
- Zwei gute Kameraden (1933) ;
- Jeunes filles à marier (1935) ;
- Le gardian (1946) ;
- Boîte de nuit (1951) ;
- L’auberge en folie (1957).
Sources : Wikipedia. Date de création : 2023-12-20.