Stanislas Mangin voit le jour le 20 septembre 1917, à Paris (16ème). C’est le fils du général d’armée Charles Mangin, fondateur des troupes coloniales, et d’Antoinette Charlotte Cavaignac. Il intègre Saint-Cyr en 1939 dans la promotion « Amitié franco-britannique ». Nommé sous-lieutenant dans l’infanterie en 1940 et affecté au dépôt d’infanterie de Blois, il est fait prisonnier trois mois plus tard, le 19 juin, lors de la bataille de France.
Mais il s’évade le 1er août suivant de la caserne d’Orléans et rejoint la zone non occupée. Là, il est affecté à un régiment de l’armée d’armistice. Il est mis en congé sur sa demande le 1er novembre 1940. Il constitue bientôt un groupe avec le capitaine Maurice Andlauer, le lieutenant Roger Warin, l’adjudant-chef Gaston Tavian et le sergent Edgard Tupët.
Nommé chef de cabinet du préfet de Rodez en janvier 1941, il démissionne quand le colonel Groussard, son ancien commandant à l’école de Saint-Cyr, est accusé d’avoir contribué à l’arrestation de Pierre Laval. Il décide alors de rejoindre les Forces Françaises Libres par l’Espagne.
Toutefois, Groussard leur présente Pierre Fourcaud qui les engage dans le réseau « Ronald » (futur « Ali-Tir »), qu’il vient de créer, pour travailler en France. Si Mangin obtient d’être engagé à titre militaire dans les FFL avec ses camarades en avril 1941, il accepte en juin un deuxième poste de chef de cabinet de préfet.
Ceci lui permet d’obtenir des renseignements et des moyens. Il se fait affecter aux liaisons et aux postes émetteurs de Fourcaud. Après l’arrestation de ce dernier par la police de Vichy, Roger Wybot lui succède, avant de partir pour Londres. Mangin prend alors la tête du réseau « Ali-Tir ». Puis Londres le désigne comme chef de mission dans les deux zones en novembre 1941.
En janvier 1942, il démissionne à nouveau de ses fonctions de chef de cabinet afin de pouvoir rejoindre la zone occupée. Là, il crée le réseau « Crolland et Pierre Pigagnol ». On l’invite, en février à rejoindre le quartier général des FFL afin d’y étudier les conditions de développement du réseau. Il s’envole alors de nuit aux Lagnys, dans l’Indre, à bord d’un Lysander avec Louis Andlauer, Pierre Julitte, « Rémy » et « Saint-Jacques ».
À Londres le 1er mars 1942, il ne peut rentrer en France, à la suite d’une indiscrétion à Carlton Gardens. Affecté au BCRA, il devient l’adjoint de Wybot à la section contre-espionnage et s’engage officiellement dans les Forces Françaises Libres le 1er avril 1941 sous le nom de « Mojon ».
Le commandant Passy lui remet son acte d’engagement, établi en son absence par le lieutenant-colonel Billotte. En novembre 1942, il part pour Saint-Pierre-et-Miquelon, où il prend le commandement du détachement d’instructeurs commando. Puis il rejoint Etats-Unis, où il s’occupe de l’entraînement du bataillon des Antilles, de janvier à juillet 1943. En septembre 1943, il rejoint la 1re division libre en Tunisie.
Affecté d’abord au bataillon de marche n°11, il retourne un moment au bataillon des Antilles. Puis il prend le commandement du 2e peloton au 4e escadron du 1er régiment de fusiliers marins en Italie, en juillet 1944. Blessé lors des combats qui suivent le débarquement de Provence, il participe à la libération de la France.
C’est le premier à entrer à Lyon, à la tête de son peloton, le 3 septembre 1944. Le 24 novembre, bien que blessé à deux reprises, il réussit à obtenir la reddition d’un armement d’antichar et d’une section ennemie, entrant ainsi le premier de l’armée de la Libération en Alsace.
Blessé une troisième fois le 28 novembre 1944, il prend le commandement du groupement blindé, son commandant d’escadron ayant été évacué, jusqu’à ce qu’on ait pu le remplacer à son tour. Nommé capitaine, il prend part, en janvier 1945, à la création de la Surveillance du territoire, dont il devient directeur adjoint.
Le 24 octobre 1945, il épouse Nicole Pleven, seconde fille de René Pleven, née le 26 décembre 1926 à Paris (16ème). Maître des requêtes au Conseil d’état en 1951, il reçoit le brevet du Centre des hautes études administratives en 1953. Mais on le rapelle en Algérie, en 1956, comme chef de bataillon.
Il est ensuite conseiller technique de l’Institut d’aménagement et d’urbanisme de la région d’Île-de-France de 1960 à 1967. Puis il est rapporteur général de la commission de l’équipement culturel et du patrimoine artistique au Commissariat général du Plan, en 1961.
Il devient conseiller d’état en mars 1967. Puis c’est le président de la Commission spéciale de révision de certains titres de Résistance en juillet 1967. Il est président, en 1970, de l’Amicale pour l’enseignement aux étrangers, qui publie la revue Vivre en France. Il prend, en 1977, une retraite anticipée de conseiller d’état.
Ayant obtenu la même année une licence en droit, il s’inscrit au barreau de Paris, où il assure la défense judiciaire des immigrés jusqu’en 1981.
Il décède le 16 juin 1986 à Paris. Il repose avec son beau-frère, le résistant Jacques Lecompte-Boinet (1905-1974).
Distinctions : commandeur de la Légion d’honneur (date inconnue car dossier absent de la Base Léonore); compagnon de la Libération (7 mars 1945) ; Croix de guerre 1939-1945 (4 citations) ; Médaille des évadés ; Croix du combattant volontaire de la Résistance ; Officier des Arts et Lettres ; Officier des Palmes académiques ; Médaille commémorative des opérations de sécurité et du maintien de l’ordre en Afrique du Nord ; Bronze Star (USA) ; King’s Medal For Courage in the Cause of Freedom (GB) ; Commandeur du Nichan Iftikhar. Fiche de Stanislas Mangin sur le site de l’ordre de la Libération [Stanislas Mangin.
Sources : Base Léonore (Légion d’honneur). Date de création : 2011-03-07.