Alexandre François (Augustin) Liautard nait le 15 février 1835, au n° 33 rue Neuve Saint Augustin à Paris (2ème) (aujourd’hui rue Saint Augustin). L’entreprise de serrurerie de son père occupe le rez-de-chaussée.
Alexandre Liautard est déjà une exception au départ. A l’époque la majorité des vétérinaires sont issus de milieux ruraux. Orphelin de mère à 6 ans, il acquiert très tôt son indépendance. Il se montre très brillant dès les études secondaires.
Il semble que son oncle maternel Etienne, Gabriel Vive, vétérinaire militaire de carrière, influence son choix de carrière.
En 1851, on l’admet comme élève payant à l’École d’Alfort dont la renommée est déjà mondiale. Dans des promotions d’une cinquantaine d’élèves, Alexandre Liautard se classe entre le 10ème et le 20ème rang. Puis survient un drame. Le 18 juillet 1855, on le renvoie d’Alfort pour, dit l’unique archive connue, « une infraction grave à la discipline ».
Pourtant il vient de terminer sa 4ème année. Il sera repris en compte par l’Ecole de Toulouse qui lui accorde son diplôme, en 1856, après concours avec deux autres « délinquants » semble-t-il. Alors commence une période de quatre années à propos de laquelle nous ne savons rien de sa vie.
Epris d’espace et d’aventure, de liberté aussi, il décide de s’expatrier. Il arrive à New-York (Etats-Unis) en 1860. C’est donc à la veille de la guerre de sécession qui commence en avril 1861.
Toutefois, cette période est très prospère pour le Nord, en particulier New-York, dont la prospérité ne cesse de croître. Bref, Alexandre Liautard arrive au bon moment. Grand travailleur et organisateur, il crée la première École Vétérinaire stable et sérieuse à New York.
Il participe activement à la fondation de l’Association Vétérinaire Américaine pour laquelle il crée le journal qui nous parvient toujours très régulièrement (Javma). De ce fait l’éducation et la pratique vétérinaires aux États-Unis ont subi des influences françaises qui subsistent jusqu’à nos jours.
Marié avec une jeune fille de la« colonie » française de New-York, il a eu une fille unique Marie-Louise qui a épousé également un français émigré en 1890 (Octave Boyer) venu ici pour fonder une succursale de la Grande Maison de Blanc, magasin de luxe Parisien.
En 1900 quand Octave Boyer est nommé Directeur de la Grande Maison de Blanc à Paris, Boulevard des Capucines, Alexandre Liautard et sa femme rentrent en France avec leur fille et leur gendre. Alexandre, qui a conservé la direction du Journal Américain Vétérinaire, retourne souvent aux Etats-Unis dont il ne prend jamais pris la nationalité.
Alexandre Liautard meurt le 20 avril 1918, à la suite d’une crise cardiaque, dans sa propriété de « la mare aux cerfs», à Bois-Jérôme-Saint-Ouen près de Vernon (Eure).
Hommages : Il donne son nom à un prix destiné à distinguer un ouvrage étranger se rapportant aux sciences vétérinaires.
Sources : Mitchell-Vigneon (Jeannette) Thèse de doctorat soutenue le 2 novembre 1982 devant la Faculté de Médecine de Créteil ; Wikipedia. Date de création : 2007-02-17.