Henry (Joseph) Lemonnier voit le jour le 8 août 1842, à Saint-Prix (Val-d’Oise). Son père est André Hippolyte Lemonnier (1794-1871), collectionneur d’art et secrétaire de l’Académie de France à Rome. Sa mère est Joséphine Antoinette Marie Angélique des Gallois de Latour. Son grand-père, Anicet Charles Gabriel Lemonnier (1743-1824), peintre, est l’auteur du célèbre tableau Une soirée chez Mme Geoffrin (1812, Château de Malmaison).
Élève au lycée Charlemagne et à l’institut Verdot à Paris, il entre à l’École impériale des chartes. Il devient archiviste paléographe en 1865, avec une thèse intitulée Études sur la Lex romana Visigothorum et l’administration romaine sous la domination des Visigoths. Par ailleurs, docteur en droit en 1866, il s’inscrit comme avocat au barreau de Paris en 1869. Il devient agrégé d’histoire en 1872.
D’abord enseignant en lycées, il est chargé du cours d’histoire de l’École des beaux-arts en 1874. Puis il enseigne à l’École normale supérieure de Sèvres, en 1881. Il consacre sa thèse ès-Lettres à l’Étude historique sur la condition privée des affranchis aux trois premiers siècles de l’Empire romain (1887).
Suppléant d’Ernest Lavisse à la Sorbonne en 1889, il suit le modèle de Louis Courajod à l’École du Louvre, visant à élever le niveau scientifique en histoire de l’art. Il veut introduire des cours d’histoire de l’art dans les cours d’histoire. En 1893, il donne un cours d’histoire de l’art à la Sorbonne. C’est un cours sur les relations entre arts et pouvoir au 17ème siècle (L’Art français au temps de Richelieu et de Mazarin).
En 1899, on crée pour lui la première chaire d’histoire de l’art en France. Il se charge alors de créer un embryon de bibliothèque d’art et une collection d’estampes, de photographies et de moulages.
Il se consacre à l’édition des cours de Louis Courajod (Louis Courajod. Leçons professées à l’École du Louvre, 1887-1896, Paris, 1899-1903). Puis il participe à la rédaction du cinquième volume de l’Histoire de France depuis les origines jusqu’à la Révolution d’Ernest Lavisse. Enfin, il édite les Procès-verbaux de l’Académie royale d’architecture, 1671-1793.
Après sa retraite de la Sorbonne, il entre à l’Académie des beaux-arts (8 février 1913, fauteuil de Jules Comte). Il reste à son poste à Sèvres (Hauts-de-Seine) jusqu’en 1919, date à laquelle il succède à Georges Lafenestre comme conservateur du musée Condé de Chantilly (OIse).
Par ailleurs, c’est le président de la Société d’histoire moderne (1900) et de la Société de l’École des chartes (1907). Il fait aussi partie de la Commission supérieure des Archives nationales, départementales, communales et hospitalières et du Comité des travaux historiques et scientifiques (1913).
Henry Lemonnier meurt à Paris, le 17 mai 1936. Il était marié à Cécile Joséphine Lesage. Il repose avec son grand-père, le peintre Anicet Charles Gabriel Lemonnier (1743-1824), son père, André Hippolyte Lemonnier (1794-871), collectionneur, et son fils, le peintre Robert Lemonnier (1883-1970).
Publications :
- Étude historique sur la condition privée des affranchis aux trois premiers siècles de l’empire romain, Thèse ès-Lettres, Université de Paris, Hachette (1887) – prix Marcelin Guérin de l’Académie française en 1888 ;
- L’Art français au temps de Richelieu et de Mazarin, Hachette (1893) – prix Marcelin Guérin de l’Académie française en 1894 ;
- avec André Michel – Louis Courajod. Leçons professées à l’École du Louvre (1887-1896), A. Picard et fils (1899-1903) ;
- Gros : biographie critique, H. Laurens (1905) ;
- L’Art français au temps de Louis XIV (1661-1690), Hachette (1911) ;
- L’art moderne (1500-1800), essais et esquisses, Hachette (1912) ;
- Procès-verbaux de l’Académie d’architecture (1671-1793), Librairie Armand Colin (1911- 1929) ;
- Le Collège Mazarin et le Palais de l’Institut (XVIIe-XIXe siècles) (1921).
Distinctions : chevalier (31 décembre 1888), officier (14 décembre 1900) de la Légion d’Honneur
Sources : Base Léonore (Légion d’honneur) ; Wikipedia. Date de création : 2023-03-10.