L’Espagne
Parmi toutes les nationalités représentées au Père Lachaise, les espagnols ne sont pas les moins nombreux. On les trouve là à partir de la Restauration (1815) et leur nombre croît jusqu’en 1870.
Le premier monument important est le tombeau de Mariano Luis, chevalier de URQUIJO, ministre puis chef du gouvernement du roi d’Espagne Joseph Bonaparte, exilé à Paris en 1813 puis mort en 1817. Il repose sous un temple circulaire de style néo-classique (« tolos » grec) en marbre blanc (division 42). Celui ci a servi de premier point de référence aux Espagnols accueillis au Père Lachaise. En effet, ceux ci sont venus se grouper à proximité de ce tombeau, dans les divisions autour.
Parmi les noms les plus connus figurent :
- le cénotaphe du grand poète et dramaturge Leandro Fernández de MORATIN, mort en 1828 et dont l’Espagne a rapatrié le corps en 1855 (division 25),
- l’ancien ministre de la guerre d’Espagne don Gonzalo O’FARRILL, mort en exil à Paris en 1831 (division 43),
- le grand ténor Manuel del POPULO VICENTE, dit GARCIA, mort en 1832 et père de la Malibran (division 25),
- le cousin de l’impératrice Eugénie, Manuel Maria de la CERDA y PALAFOX, mort en 1838 (division 43),
- le banquier et collectionneur Alexandre Marie AGUADO, mort en 1842 et qui repose sous un énorme mausolée avec de belles sculptures de Ramus (division 45),
- l’ancien premier ministre Manuel GODOY, prince de la paix, mort en 1845 et dont la sépulture s’orne régulièrement d’un drapeau espagnol et d’hommages de visiteurs (division 45),
- la salonnière et amie de Balzac, Musset, Rossini … Mercedes SANTA CRUZ de JARUCO MONTALVO, comtesse MERLIN, morte en 1852 (division 43),
Après 1870, si l’on excepte quelques cas particuliers répartis isolément dans l’ensemble du cimetière, il faut attendre la Guerre d’Espagne (1936-1939) pour retrouver une présence espagnole importante et groupée au Père Lachaise.
C’est dans la 97ème division, en face du Mur des Fédérés, qu’on a inhumé plusieurs participants de la Guerre d’Espagne, espagnols et étrangers, notamment les membres des Brigades Internationales, à proximité du tombeau de Francisco LARGO CABALLERO.
Cette même 97ème division accueille le Mémorial des Espagnols morts pour la Liberté (environ 35 000 dont 10 000 déportés, principalement à Mauthausen, de 1939 à 1945). Erigé à l’initiative de la Fédération espagnole des déportés et internés politiques, ce Mémorial est aujourd’hui la propriété de l’Etat Espagnol. Il doit de ce fait être considéré comme un monument national espagnol.
Parmi ceux qui sont éparpillés dans les autres divisions, citons :
- le capitaine Sebastian CALVO, marquis de CASA CALVO, mort en 1820 et qui repose dans une belle chapelle construite par ses descendants (division 02),
- le général et ministre Francisco VALLESTEROS, mort en exil en France en 1832, dont le tombeau restauré par la ville de Paris s’orne d’un buste par Bra (division 28).
- l’entrepreneur colonial richissime, Joaquim Maria de ERRAZU, mort en 1868 et qui repose sous un des grands mausolées du cimetière, avec des statues de bronze grandeur nature de Blay y Fabrega (division 68),
- le président Juan NEGRIN LOPEZ (division 88),
- l’entrepreneur colonial de Cuba Salvador ELIZALDE, mort en 1899 (division 92),
- l’écrivain Juan PINEIRO, mort en 1994 (division 87)
Enfin, il faut mentionner quelques espagnols qui se sont rendus célèbres en France :
- le rosicrucien Gérard ENCAUSSE dit PAPUS, mort en 1916 (division 93),
- l’entrepreneur Joseph OLLER, qui avait suivit ses parents dans leur exil à Paris et créateur du Pari Mutuel en 1878, mort en 1922 (division 02),
- l’auteur dramatique Armando LLAMAS, qui avait fui la dictature franquiste et est mort en 2003 des suites d’un sida (division 11).
Liste des sépultures espagnoles qui ont une notice sur le site de l’APPL.
Sources : Conservation du Cimetière. Date de création : 2006-02-16.