1831-1871 – De la monarchie de Juillet à la Commune
Progressivement, l’usage du Père Lachaise s’impose dans un Paris en pleine évolution. La création des 19ème et 20ème arrondissements permet d’intégrer les communes de Belleville et de Ménilmontant. Cela fait entrer le cimetière au sein même de la cité.
Le Père Lachaise est un creuset tous sont réunis : des derniers grognards de Napoléon accompagnés au cimetière par des nostalgiques de l’empire aux libéraux de Juillet, des membres du gouvernement de 1848 aux grands argentiers et financiers, des derniers romantiques au premiers positivistes. Et puis il y a le peuple de la ville : les boutiquiers, les mondaines, les usuriers…
En 1831, est érigé le cénotaphe du musicien Rodolphe Kreutzer, enterré à Genève, et sont inhumés la mathématicienne Marie Sophie Germain, les facteurs de pianos Ignace Pleyel et Sébastien Erard.
En 1832 ont lieu les inhumations du chimiste Jean-Antoine Chaptal, de l’égyptologue Jean-François Champollion, de Cornélie, Duplay, la compagne de Robespierre, de l’économiste Jean-Baptiste Say, du ténor Manuel Garcia, du paléontologue Georges Cuvier et de Casimir Perier, premier ministre de Louis-Philippe victime de l’épidémie de choléra. On élève son monument, surmonté de sa statue par Jean-Pierre Cortot, sur le rond-point central, en 1837.
En 1833 sont inhumés le général Anne Savary, et le compositeur Ferdinand Herold. Balzac décrit le Père Lachaise dans Ferragus.
En 1834 ont lieu les inhumations du compositeur François Adrien Boieldieu et Balzac publie la célèbre apostrophe de Rastignac au Père Lachaise, dans « le Père Goriot ». En 1835 paraissent les « Promenades pittoresques aux cimetières du Père-Lachaise … » par Lassalle et Rousseau. 1835, c’est aussi l’année des inhumations de Pierre Louis Roederer, aide de camp du roi Joseph Bonaparte, du peintre Antoine Gros, du compositeur italien Vincenzo Bellini, du chirurgien Guillaume Dupuytren et du général Charles Antoine Morand.
En 1836, l’homme politique Emmanuel Sieyès entre au cimetière. Le diplomate Félix de Beaujour fait alors construire la tombe la plus élevée du cimetière. En 1837, ont lieu les inhumations de l’écrivain allemand Ludwig Boerne et de l’aéronaute Robertson. On inhume, en 1838, le physicien Pierre Louis Dulong et l’architecte Charles Percier. En 1839 a lieu l’inhumation du ministre Hugues Bernard Maret.
En 1840, c’est celle du maréchal Etienne Alexandre McDonald, et du psychiatre Jean Etienne Esquirol. L’inhumation du maréchal Claude Victor et du ministre Martin Gaudin, ont lieu, en 1841.
On inhume, en 1842, le chirurgien Dominique Larrey, le compositeur italien Luigi Cherubini et le diplomate Charles Pozzo di Borgo. En 1843, le médecin allemand créateur de l’homéopathie Samuel Hahnemann, la cartomancienne Marie-Anne Lenormand, le poète Casimir Delavigne et le sculpteur Jean-Pierre Cortot les rejoignent.
En 1844 ont lieu les inhumations du naturaliste Etienne Geoffroy Saint-Hilaire, du banquier Jacques Laffitte et de l’écrivain Charles Nodier. 1844, c’est aussi l’année de la parution des Promenades pittoresques aux cimetières du Père-Lachaise… par Joseph Marty. En 1845, on transfère au Père Lachaise, le médecin Xavier Bichat, venant du cimetière Sainte-Catherine, et a lieu l’inhumation de l’homme politique Joseph Lakanal et du sculpteur François Joseph Bosio.
En 1846, Balzac décrit le Père Lachaise dans « le Cousin Pons ». Le mime Jean Gaspard Debureau et Clotilde de Vaux, la prétresse du positivisme, entrent au cimetière. En 1847 ont lieu les inhumations du maréchal Emmanuel de Grouchy et de la comédienne Melle Mars et, en 1848, celles de la violoniste Margherita Maria Milanollo. On enterre, en 1849, le musicien polonais Frédéric Chopin, sans son cœur qui retourne en Pologne.
En 1850, c’est la fin des extensions du Père Lachaise : il fait alors le double de sa surface originelle. La ville de Paris érige le premier monument commémoratif ; il est dédié aux défenseurs de l’ordre, victimes des émeutes de 1832 et 1834. 1850, c’est aussi l’année de l’inhumation de l’écrivain Honoré de Balzac, de la cantatrice Caroline Branchu et du chimiste Louis Joseph Gay-Lussac.
En 1851, a lieu l’inhumation du maréchal Guillaume Dode de la Brunerie. En 1852, parait « Les cimetières de Paris » par Acquier et Noël et le « Recueil de divers tombeaux … dans les cimetières de Paris » par Demont et Marlier. C’est aussi l’année de l’inhumation du général Gaspard Gourgaud et du sculpteur James Pradier.
En 1853, on inhume l’astronome et homme politique François Arago, les architectes Pierre François Fontaine et Louis Visconti et l’éditeur Sébastien Bottin. En 1854 parait « Paris historique, pittoresque et anecdotique. Le Père-Lachaise » par Benjamin Gastineau. On met le prédicateur Félicité Robert de Lamennais, selon ses souhaits, dans la fosse commune du cimetière. Un escadron de cavalerie disperse alors l’immense cortège qui suit son enterrement. En 1854 est inhumé le général Jean Antoine Marbot.
En 1855, parait « Le Père-Lachaise. Recueil général alphabétique des concessions perpétuelles établies dans ce lieu » par F. Salomon, qui permet, encore aujourd’hui, de localiser les sépultures. En 1855 ont lieu les inhumations du poète Gérard de Nerval et du miniaturiste Jean Baptiste Isabey et, en 1856, celle du sculpteur Pierre-Jean David d’Angers. 1856 est aussi l’année de la création d’un enclos musulman, à la demande de l’empire Ottoman.
En 1857, on inhume le philosophe Auguste Comte, le chansonnier Pierre-Jean de Béranger et le poète Alfred de Musset. La tragédienne Rachel les rejoint en 1858. En 1859, a lieu l’inhumation de Henry Seymour-Conway, plus connu sous le nom de « Milord l’Arsouille ». On enterre, en 1861, le librettiste Eugène Scribe. En 1862, Victor Hugo évoque le cimetière dans « Les Misérables » et on inhume le préfet de police Louis Marie Debelleyme.
L’industriel Charles Christofle et le peintre Eugène Delacroix le rejoint en 1863. En 1864, le peintre Hippolyte Flandrin et un des chefs de file des Saint Simoniens, Prosper Enfantin, les rejoignent.
En 1865 parait le « Guide dans les cimetières de Paris » par Théophile Astrie et est inhumé l’homme politique Charles de Morny alors qu’on ouvre un second enclos israélite.
En 1867 sont inhumés le peintre Dominique Ingres, le philosophe Victor Cousin et le médecin Armand Trousseau.
Les rejoignent, en 1868, le diplomate d’origine polonaise Alexandre Walewski, le compositeur italien Gioachino Rossini (qu’on transfèrera en 1887 à Florence), Louis Desnoyers, qui fonda la Société des Gens de Lettres, et Guillaume Viennet, qui écrivit sur le cimetière.
En 1869 sont inhumés l’architecte Etienne Hyppolite Godde, auteur de la chapelle et de la porte du cimetière, la cantatrice italienne Giulia Grisi et le spirite Allan Kardec. Flaubert décrit le Père Lachaise dans l’ « Education sentimentale ».
L’inhumation du journaliste assassiné Victor Noir, en 1870, est l’occasion d’une contestation au régime bonapartiste. Celle ci veut le porter en triomphe jusqu’au Père Lachaise. L’inhumation a lieu à Neuilly mais il rejoindra le Père Lachaise, en 1891.
En 1871, on inhume le compositeur Esprit Auber.
En mai, on fusille les derniers fédérés réfugiés dans l’enceinte du Père Lachaise, contre la clôture est du cimetière.
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Avant de découvrir ceux de la Commune.
Sources : Philippe Landru. Date de création : 2005-09-09.