René Constant Le Marant de Kerdaniel voit le jour à Lorient (Finistère), le 10 août 1777. Il est issu d’une ancienne famille de la noblesse bretonne, sept générations à la réformation de 1671. Son père est dans l’administration de la Marine. Il embarque à treize ans, fin 1790, sur la gabare Le Rhône, qui fait naufrage sur les rochers du Toulinguet.
L’équipage parvient à se sauver et on arrive à son secours après qu’il a passé vingt-sept heures sur un îlot rocheux. Le jeune Le Marant passe ensuite sur la frégate La Réunion, et peu de temps après sur la gabare Le Barbot envoyée transporter des troupes à Saint-Domingue, et qui fait naufrage aux Antilles.
Le Marant revient à Lorient le 25 juin 1793 et reprend ses études. Il passe l’examen d’élève de 2e classe le 1er mai 1794 et embarque sur le vaisseau La Montagne, portant le pavillon du vice-amiral Villaret de Joyeuse. Il participe au combat du 13 prairial an II et y gagne le grade d’élève de 1ère classe. Ensuite, il passe sur la frégate La Fraternité sous le contre-amiral Nielly.
En 1796, on lui confie le commandement du lougre La Surveillante, ancien corsaire anglais. Nommé enseigne de vaisseau le 7 juillet 1797, il passe sur la frégate La Sirène, expédiée à Cayenne. Au retour il prend le vaisseau de la compagnie des Indes anglaise, Le Calcutta. Le Marant, chargé de convoyer la prise, est pris en chasse et capturé par les Anglais. A la suite de quoi il passe quatre mois en détention sur un ponton à Chatham puis on le renvoie en France, sur parole. La paix d’Amiens, en 1802, le libère de son serment.
Il reçoit alors le commandement de la corvette Le Berceau partant pour la Martinique. En 1803, on l’envoie à l’île de France (Aujourd’hui l’Ile Maurice) porter à l’amiral Linois la nouvelle de la reprise des hostilités. Il reste dans la mer des Indes jusqu’en août 1804 et rentre en France. Il apprend à son retour sa promotion à lieutenant de vaisseau le 26 octobre 1803.
À la fin de 1804, il embarque sur le vaisseau Le Héros, sur lequel il participe à la bataille de Trafalgar. Nommé capitaine de frégate en juillet 1808, il est aide-de-camp du ministre Decrès, puis en 1809 il commande la frégate L’Astrée qui se rend à l’île de France pour y rejoindre Hamelin.
Il participe au combat de la baie de Grand-Port puis avec Decaen commandant L’Iphigénie, frégate prise aux Anglais, L’Astrée et le brick L’ Entreprenant, ainsi que la corvette Le Victor, il part croiser sous Bourbon. Le 20 septembre 1810 il rentre à l’île de France après avoir pris l’Africaine.
Il épouse, le 19 novembre 1810, à Port-Napoléon (aujourd’hui Port-Louis, Ile Maurice), Eugénie Charlotte Brunet.
L’île de France capitule le 29 novembre 1810. Aux termes de cette capitulation, les anglais rapatrient les soldats et marins français sous pavillon parlementaire. Le Marant devient capitaine de vaisseau le 20 décembre 1810. Le 1er février 1813 il reçoit le commandement du vaisseau Le Marengo.
À la première Restauration, le bâtiment transporte les troupes qui vont reprendre possession de la Martinique et de la Guadeloupe. Il rentre à Brest le 1er mai 1815. Il n’accepte aucune responsabilité pendant les Cent-Jours, ce qui n’empêche pas qu’il soit mis en disponibilité jusqu’en 1817.
Le Marant reçoit alors le commandement du vaisseau L’Hector. Il commande ensuite la frégate La Cléopâtre, à la station des Antilles sous le contre-amiral Duperré. En 1823 il commande la frégate La Guerrière. Il croise sur les côtes de l’Espagne pendant l’invasion du pays par les Français.
Le 9 août détaché avec La Galathée devant Algésiras, il participe au combat et à la prise de la ville ; revient devant Cadix où il prend part aux combats. A l’issue de la campagne il est nommé contre-amiral. En 1826 il commande la station du Brésil et des mers du Sud sur La Surveillante.
Il quitte Rio de Janeiro alors qu’arrive l’escadre dirigée par le contre-amiral Roussin. Celle ci va exiger des réparations du gouvernement brésilien pour la saisie de navires français lors du blocus de la Plata. Il reste dans les mers du Sud jusqu’en 1829. Préfet maritime de Cherbourg en 1831, il devient vice-amiral le 22 janvier 1836. Il passe, ensuite, membre puis vice-président du Conseil d’Amirauté en 1842.
Versé dans la réserve en 1845 (à l’âge légal), il adopte alors son neveu, Louis Edouard Bouët, qui ajoutera son nom au sien, et à qui il lègue son titre de comte. Il meurt à Paris, le 4 octobre 1862.
Titres : baron (1823).
Distinctions : chevalier (1810), officier (5 juillet 1820), commandeur (4 octobre 1823), grand-officier de la Légion d’honneur (30 octobre 1829), chevalier de Saint-Louis (14 août 1814).
Sources : Wikipedia ; Base Léonore (Légion d’honneur). Date de création : 2007-01-25.