Paul Le Gendre voit le jour le 29 janvier 1854, à Paris. C’est le fils de Pierre Benjamin Le Gendre (1815-1899), marchand de soie, et de Louise Victoire Inès Viollette (1824-x), son épouse.
Il fait de brillantes études de lettres au lycée Louis-Le-Grand, à Paris. Lauréat du concours général, il obtient, en 1870, le baccalauréat ès lettres. Il s’oriente d’abord vers l’École Normale, lorsque, avec la guerre de 1870, il est mobilisé et soigne des blessés à l’Hôpital maritime de Rochefort. Mais après dix mois de mobilisation, il doit encore soigner les blessés de la Commune.
Il souhaite alors devenir médecin et entre à la Faculté de médecine de Paris. Esprit curieux, il assiste également à des leçons au Muséum, au Collège de France, à la Sorbonne, et même à l’École de Droit. En 1873, sur les conseils de Guyon, il aborde le concours de l’externat mais, n’arrivant pas à maîtriser son émotivité, il échoue.
Il rejoint l’Association d’instruction et d’éducation populaires et donne des conférences. Lors de l’une d’elle, lors de l’inauguration du lycée Lakanal, il attire l’attention de Paul Bert. Ce dernier l’engage à la publier avec une préface de lui. En 1878, il obtient le concours d’externat. Il est interne des hôpitaux de Paris en 1881 et entre, en janvier 1882, à la Salpêtrière comme interne de Legrand du Saulle.
En 1886, il soutient sa thèse sur la Dilation de l’estomac et fièvre typhoïde, sur les conseils de Bouchard. Il devient médecin des hôpitaux en 1891. Il entre alors comme chef de service à Aubervilliers en 1895, puis passe à la Maison Dubois. Ensuite, il travaille l’Hôpital Tenon de 1897 à 1901 et termine sa carrière à l’hôpital Lariboisière de 1902 à 1909.
Durant la Première Guerre mondiale, bien qu’il ait soixante ans, on l’envoie comme médecin-chef à l’hôpital de la Flèche (Sarthe). Cependant, il est pris d’hémoptysies importantes. Il doit donc revenir à Paris, où il dirige, rue de la Glacière, un hôpital consacré aux officiers serbes, en même temps que son service de Lariboisière. Il est, en outre, chargé du triage des suspects dans un secteur de Paris.
La mort de son neveu, le fils de Gustave Lanson, l’affecte beaucoup et les hémoptysies réapparaissent. Il doit donc renoncer à ses fonctions. Puis, il souffre de trouble de la vue et est accablé par la mort de Gustave Lanson.
Par ailleurs, il est aussi membre de la Commission supérieure des maladies professionnelles au ministère du Travail. Effrayé des ravages causés par la tuberculose, il est un de ceux qui cherchent les moyens de la prévenir. Avec Landouzy, Letulle, Faisans, Merklen, Brissaud et Sersiron, il participe à la fondation de sanatoriums dans la région parisienne. Il devient également vice-président de la Ligue contre la tuberculose par l’éducation populaire.
C’est aussi un des fondateurs de la Ligue française d’Hygiène scolaire. Surtout, c’est un pionnier, avec Lepage, pour l’enseignement de la déontologie médicale. Enfin, il est président de la Société française d’histoire de la médecine, en 1932 et 1933.
De plus, il participe activement au journalisme médical. En 1880, simple externe des hôpitaux, il est présenté à Cézilly, fondateur du Concours Médical. Ce dernier le charge de faire, pour chaque numéro, un article de vulgarisation scientifique. Puis, il en devient secrétaire général. Il collabore aussi à l’Union Médicale, à la Gazette Hebdomadaire, et au Journal des Praticiens.
C’est, enfin, un passionné de musique, admis à la Société musicale « la Trompette » durant ses études. A cette période, ses relations sont variées : Paul Bourget, Richepin, Paul Bert, Maurice Bouchor ou Raoul Ponchon. Il fréquente ensuite des artistes de la Comédie Française ou de l’Opéra et quelques étrangers de passage à Paris.
C’est l’époux de Marie Madeleine Trotin (1854-1920). Il ont un fils, Paul (1878-1965) qui sera industriel. Il décède le 30 décembre 1936, à Paris.
Publications :
- Le médecin dans la société contemporaine ;
- Déontologie et technique professionnelle ;
- La vie du médecin ;
- Guide de l’étudiant et du praticien ;
- Un médecin philosophe ;
- Bourchard, sa vie, son Œuvre et son temps ;
- Essais sur les officiers de santé aux armées de la nation et de l’Empire ;
- Goethe et les sciences médicales, ses opinions en médecine et ses maladies ;
- L’École médicale de Vienne en 1848, etc.
Sources : CTHS – LE GENDRE Louis Paul, Docteur ; Geneanet. Date de création : 2024-02-10.