Jules Abel Le Belin de Dionne voit le jour le 21 février 1828, à Trouhaut (Côte-d’Or). C’est le fils de Jules François Le Belin de Dionne (1788-1864) et de Agathe Zoé de la Follye de Joux (1800-1869), son épouse.
Polytechnicien (en 1847), il entre ensuite à l’Ecole d’application de l’Artillerie et du Génie. Il fait ensuite une carrière comme ingénieur. Lieutenant le 12 aout 1854, dans la 5ème Compagnie d’ouvriers de l’artillerie, il passe capitaine ingénieur adjoint, le 4 mars 1860, dans le Bataillon de Sapeurs Pompiers de la ville de Paris.
Il fait donc la campagne d’Afrique en 1853-1854, puis la campagne d’Orient, en 1854-1856, et, à nouveau, la campagne d’Afrique en 1857-1859. Puis il sert en Italie en 1859, à nouveau en Afrique en 1859-1860.
Il épouse, le 28 octobre 1862, à Paris (3ème), Lucie Pauline Môre (1841-1887) dont il aura une fille, Marguerite (1863-1925).
Il devient lieutenant colonel des sapeurs pompiers, le 5 décembre 1866. Puis il passe colonel au 9ème Régiment d’Infanterie de ligne, le 24 août 1871. Il fait la campagne contre l’Allemagne, en 1870-1871.
Le 3 juin 1879, il passe général de brigade, à l’état major de l’armée. Il commande ensuite, en 1884, la 11ème Brigade d’Infanterie.
Puis, de juillet 1885 à janvier 1886, il commande la division d’occupation de la Tunisie. Il passe ensuite général de division, dans l’artillerie. Enfin, de 1887 à 1893, c’est le commandant de l’École Supérieure de guerre.
En 1898, il verse 20 francs au Monument Henry lancé par La Libre Parole. Sollicité par Mathieu Dreyfus pour témoigner au procès en faveur de son frère, il refuse au motif que « le meilleur témoignage qu’il peut apporter était les notes qu’il lui avait données » (Mathieu Dreyfus, L’Affaire telle que je l’ai vécue,).
Celles ci étaient en effet remarquables (La Révision du procès Dreyfus. Débats de la Cour de cassation, Paris, Stock, 1899, p.586):
« Physique, assez bien. – Santé, assez bonne ; myope. – Caractère facile ; éducation bonne ; intelligence très ouverte ; conduite très bonne ; tenue très bonne ; instruction générale très étendue ; instruction militaire théorique, très bonne ; pratique, très bonne ; administrative, très bonne ; connaît très bien l’allemand ; monte très bien à cheval ; sert bien. Admis à l’École n° 67 sur 81 ; sorti n° 9 sur 81 ; a obtenu le brevet d’État-major avec la mention : très bien. Très bon officier, esprit vif, saisissant rapidement les questions, ayant le travail facile et l’habitude du travail. Très apte au service d’État-major. »
Pourtant, en 1898, il fait une attestation pour venir grossir le dossier secret. Dans celle ci, il présente son ancien élève comme ayant une « manière d’être haineuse et cassante », un « détestable caractère », une « vie privée sans dignité » et tenant des « propos inconsidérés » sur les bienfaits de la domination allemande en Alsace (La Révision du procès Dreyfus. Débats de la Cour de cassation, 1899, p. 585).
Par ailleurs, il fait partie du Conseil de l’Ordre National de la Légion d’Honneur au Palais de Salm, à Paris. Il décède le 23 février 1912, à Paris (7ème).
Distinctions : chevalier (28 décembre 1854), officier (7 février 1871), commandeur (27 décembre 1884), grand-officier (28 décembre 1889) ; officier de l’instruction publique (31 janvier 1873) ; médaille de 5ème classe du Medjidié (Ottoman) (1855) ; commandeur de l’ordre impérial d’Autriche (1883).
Sources : Base Léonore (Légion d’honneur) ; Geneanet. Date de création : 2023-12-03.