William Lawless voit le jour à Shankill (près de Dublin, Irlande), le 20 avril 1771, dans une grande famille. Il étudie la médecine au Royal College of Surgeons de Dublin où il devient professeur d’anatomie et de physiologie, en 1794. Lawless devient membre de l’Irlandais-Unis et s’implique dans les préparatifs de l’insurrection de 1798.
Averti qu’on va l’arrêter, il s’enfuit à Paris, au printemps 1798. Lawless semble avoir de l’argent quand il arrive dans la capitale française et est assez généreux en accordant des prêts à certains de ses compatriotes plus impécunieux. Lawless sert brièvement comme chef de bataillon dans l’armée française dans la campagne néerlandaise de 1799.
Les trois années suivantes, il passe ses journées, comme beaucoup d’autres expatriés, dans la lecture du journal en langue anglaise, l’Argus, dans le London Coffee House de la rue Jacob (Paris 6ème). En 1803-1806, il devient chef du premier bataillon du 3e régiment étranger (irlandais), en Bretagne. Le bataillon est dissout, en 1809, après une tentative infructueuse pour défendre la ville de Flessingue contre les Britanniques.
Dans son rapport ultérieur au ministre français de la guerre, il écrit que pendant les combats, il a été « frappé par une balle qui est entrée sous l’œil droit et logé sous l’oreille du même côté ». Lawless réussit à réchapper de ses blessures, avec l’aide d’un médecin local. En 1809, il devient major dans le régiment irlandais. Mais, en 1811, on raye le mot « Irlande » du nom du régiment et ce sont surtout, dans les grades inférieurs, des Allemands et de Polonais qui le composent.
Puis, en février 1812, il passe colonel responsable du Régiment Irlandais. Il succède à Daniel O’Meara («enclin au verre », selon Miles Byrne), Antoine Petrezzoli et Bernard Mac Sheehy. Lawless combat à la bataille de Bautzen, en mai 1813. Il perd une jambe à la bataille de Lowenberg, en Silésie, en août de la même année.
Voici comment Miles Byrne décrit l’incident :
« Napoléon ordonne une attaque générale. Le régiment irlandais doit passer par un moulin, qui se trouve dans le centre de la rivière, le pont ayant été détruit, la veille, la ville a été bombardée par les batteries de l’ennemi. Malgré ce feu terrible, le colonel Lawless, à la tête de son régiment, vient saluer l’empereur, qui est à cheval dans la rue menant à la rivière où le régiment passe. Le colonel Lawless a à peine fait quelques pas lorsque sa jambe est emportée par un boulet de canon de la batterie de l’ennemi, placée sur une éminence pour défendre le passage de la rivière. »
On l’apporte en ville, sur une porte portée par six grenadiers de son régiment. Napoléon le voit de nouveau et envoie son chirurgien en chef, le baron Hippolyte Larrey, pour effectuer l’amputation. Malgré l’amputation, Lawless évite la capture et revient à Paris. Le régiment irlandais, cependant, est décimé au cours des combats du mois d’août 1813.
Après la chute de Napoléon, Lawless (comme un certain nombre d’autres officiers irlandais) s’installe à Tours. Il décède à Paris, le 25 décembre 1824. Sa femme, également irlandaise, décède rue de la Ferme des Mathurins à Paris (rue qui n’existe plus) en août 1854.
Distinctions : chevalier de la Légion d’honneur (19 décembre 1811).
Sources : Base Léonore (Légion d’honneur) ; Wikipedia. Date de création : 2010-07-14.