Raymond Latarget voit le jour le 17 juillet 1911, à Laon (Aisne). C’est le fils d’Alexis Latarget, fonctionnaire des PTT et membre du PC depuis le congrès de Tours, et d’une mère qui cultive un jardin maraîcher dont elle vend des légumes au marché de Laon. Après l’école primaire, il est élève à l’école pratique de Laon et obtient un certificat d’études pratiques industrielles.
Il commence à travailler en octobre 1928 comme apprenti menuisier. Puis il fait son service militaire au 168e Régiment d’infanterie à Thionville d’octobre 1932 à octobre 1933. Il suit le peloton d’élève caporal mais, absent à l’examen car malade, il quitte l’armée comme soldat de 1re classe. Par la suite, il fait ses 21 jours de réserve au Camp de Sissonne en avril 1935. Il en profite pour diffuser La Caserne.
Il se marie le 22 avril 1939, à Saint-Jean-Cap-Ferrat (Alpes-Maritimes). Amateur de football, c’est un membre, dès 1929, de l’Association sportive des cheminots de Laon.
Il adhère, en 1931, à la section de Laon des Jeunesses Socialistes (JS). Il devient sociétaire de la section puis, en février 1932, secrétaire départemental de l’Aisne. Au congrès national de Clermont-Ferrand des JS de cette année, il s’élève contre le rapport moral de René Dumon. Puis il démissionne, le 5 mai 1932, et entraîne la majorité des adhérents d’Athies-sous-Laon à rejoindre la Jeunesse Communiste (JC) entre les deux tours des élections législatives. A partir de cette date, il milite aux JC.
Il participe au 7e congrès national des JC à Montigny-en-Gohelle (Pas-de-Calais) du 11 au 15 juin 1932, comme délégué de la région Nord-Est. Nommé secrétaire de la région Aisne-Marne, il est délégué au congrès d’Ivry en février 1934. En juin de cette année, il suit une école du parti d’un mois. Il devient ensuite secrétaire de Paris-Ville des JC jusqu’en avril 1935. Puis il participe à la direction nationale de la fédération des JC et fait même des réunions de propagande dans les Côtes-du-Nord.
Il adhère le 1er janvier 1935 au Parti Communiste français (PCF). Après avoir travaillé à la Famille nouvelle, il devint un permanent rétribué par l’organisation. Il fait partie de la cellule Clignancourt des JC et de la cellule Championnet du PC. Après s’être rendu à Moscou en octobre 1935, il est, à son retour en mars 1936, nommé secrétaire adjoint des JC. Puis, en août 1938, il fait partie de la délégation française au deuxième congrès mondial de la Jeunesse, à Vassar College (New-York).
Par ailleurs, c’est aussi le secrétaire (« jeunes ») du Comité d’Amsterdam et au Secours Rouge International. Au dixième congrès des JC tenu à Paris en mars 1939, la direction est renouvelée et il renforce son pouvoir ainsi que celui de Victor Joannès et André Leroy.
Il part à Moscou avec sa femme pour un séjour de formation prolongé mais la déclaration de la Seconde Guerre mondiale l’y surprend lors. Ils reviennent en France en passant par Stockholm vers le 7 ou le 8 septembre 1939.
Puis il prend la direction du PC clandestin à Marseille (Bouches-du-Rhône), de la fin décembre 1940 au début avril 1941. Là, il rencontre Jacques Duclos. Au mois d’avril 1941, il échappe de justesse à l’arrestation et doit quitter Marseille où un syndicaliste venu de Lyon, Antonin Dumas, le remplace.
Il travaille ensuite pour les services clandestins du PCF, sous le pseudonyme de Nestor. Il assure ainsi, en septembre 1943, l’accueil d’Aurore Thorez, de Maria Pauker et de Maurice Thorez Junior à Senlis (Oise).
Le dixième congrès du PCF (à Paris, du 26 au30 juin 1945) le désigne comme membre suppléant du Comité Central. Il devient alors premier secrétaire de la Fédération Seine-Nord. Puis, à partir de mars 1946, c’est l’un des secrétaires de la fédération de la Seine, avec Raymond Bossus et Louis Picard.
Domicilié chez Yvonne Bonin (2e adjointe de Clichy-sous-Bois), il se fait élire conseiller municipal de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), en mai 1945.
Il meurt, victime d’un accident d’avion, le 2 septembre 1946, à Jouy-en-Josas (Yvelines). En effet, il avait emprunté un vol militaire à Villacoublay pour se rendre à Nice et rejoindre Saint-Jean-Cap-Ferrat. Une rumeur de sabotage circule sans que rien ne vienne l’étayer. Le PCF lui organise des obsèques grandioses.
Il repose avec d’autres communistes victimes du nazisme : Jules Auffret, maire adjoint de Bobigny (1902-1941), Corentin Cariou, conseiller municipal de Paris (1898-1942), Léon Frot, conseiller municipal de Paris (1900-1942), Maurice Gardette, conseiller municipal de Paris (1895-1941), Raymond Losserand, conseiller municipal de Paris (1903-1942), Charles Michels, député de Paris (1903-1941) et Louis Thorez (1905-1942).
Sources : LATARGET Raymond – Maitron. Date de création : 2024-07-16.