Maïtena Marie Brigitte Douménach, dite Marie Laforêt, voit le jour le 5 octobre 1939, à Soulac-sur-Mer (Gironde). Son prénom, Maïtena, d’origine basque, ayant la signification d’ « aimée », est donné parfois par des habitants des Pyrénées. Le nom de famille de son père, Douménach, est d’origine catalane. C’est la fille de Jean Douménach (1909-1983), polytechnicien, mathématicien et chercheur au CNRS, et de Marie Louise née Saint Guily (1912-1993).
Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Douménach trouvent refuge à Cahors (Lot). Alors que son père est prisonnier de guerre en Allemagne, Marie, sa sœur Alexandra et leur mère connaissent vivent une vie difficile. Après le retour de captivité du père, en mai 1945, la famille vit à Valenciennes (Nord) puis elle s’établit à Paris.
Sa carrière commence quand elle remporte le concours « Naissance d’une étoile », organisé par Europe n°1, en 1959. Elle y aurait remplacé sa sœur au pied levé. Elle décroche un rôle dans un film de Louis Malle, Liberté. Mais ce film est abandonné. C’est, en fait, avec Alain Delon et Maurice Ronet dans Plein Soleil de René Clément qu’elle débute au cinéma.
En 1961, elle épouse le réalisateur Jean Gabriel Albicocco. Ce dernier la fait tourner dans deux films : La Fille aux yeux d’or d’après le roman d’Honoré de Balzac et Le Rat d’Amérique, d’après celui de Jacques Lanzmann, avec un autre chanteur-comédien, Charles Aznavour. En février 1963 sort son deuxième 45 tours, après la BO du film de Marcel Moussy Saint-Tropez Blues, en 1960. Elle l’a enregistré avec son ami d’enfance Jacques Higelin qui va marquer sa carrière. C’est l’avènement des Vendanges de l’amour, gros succès écrit par Danyel Gérard.
Les succès s’enchaînent : Frantz en 1964 (duo avec Guy Béart), Viens sur la montagne et La Tendresse en 1964, Katy cruelle et La Bague au doigt en 1965, Marie-douceur, Marie-colère, Manchester et Liverpool et La Voix du silence (1966). Entre 1965 et 1967, ayant rompu avec Albicocco, elle refait sa vie avec Judas Azuelos, homme d’affaires d’origine marocaine juive. Ils auront deux enfants : Lisa Azuelos, née en 1965, réalisatrice des films Lol et Dalida, et Jean Mehdi Abraham Azuelos, né en 1967.
En 1967, Ivan, Boris et moi est un succès populaire ainsi que Mon amour, mon ami, puis fin 1968 Que calor la vida. Puis elle s’oriente vers des titres plus personnels, puisés dans les folklores américains et européens, sorte de « world music » dont elle devient une pionnière en France. Elle chante à l’Olympia, en 1969, à Bobino l’année suivante, et au Théâtre de la Ville, en 1971-72. Marquant par exemple ce moment est Le Vin de l’été, version en 1969 de Summer Wine, de Lee Hazlewood.
Elle épouse, en 1971, Alain Kahn-Sriber, homme d’affaires et collectionneur d’art, dont elle a un troisième enfant, Ève Marie Deborah, née en 1974. C’est à cette époque qu’elle signe ses textes sous le pseudonyme de Françoise They. Mais cela ne plaît pas à CBS, sa nouvelle maison de disques qui attendait des tubes et des chansons légères. Marie Laforêt a envie de berceuses yougoslaves et de rythmes brésiliens.
La chanteuse signe alors chez Polydor pour un dernier album très personnel en 1972. Puis elle décide de renoncer à ses goûts musicaux pour se laisser guider par ses producteurs. Viennent plusieurs grands succès populaires :Viens, viens, Mais je t’aime, L’Amour comme à 16 ans, Tant qu’il y aura des chevaux, en 1973, Cadeau, en 1974, adaptation du tube country No Charge, Maine-Montparnasse, en 1976, Il a neigé sur Yesterday, en 1977, chanson-hommage aux Beatles.
En août 1977, elle s’installe en Suisse et renonce aux enregistrements, afin d’échapper à la surmédiatisation et de pouvoir écrire des livres. A Genève, elle tient, jusqu’en 1981, une galerie d’art. Mais, en 1979, elle revient au cinéma dans Flic ou Voyou aux côtés de Jean-Paul Belmondo et de Michel Galabru.
En 1980, à Genève, elle épouse Pierre Meyer, chirurgien. Elle publie Contes et légendes de ma vie privée, puis se consacre à nouveau au cinéma. Elle joue dans le film argentin Tangos, l’exil de Gardel qui obtient le Grand prix du jury à la Mostra de Venise en 1985.
Le 7 septembre 1990, elle épouse l’agent de change Eric de Lavandeyra, dont elle se séparera quatre ans plus tard. Elle revient à la chanson, en 1993, avec un album dont elle signe tous les textes, Reconnaissances. En 1994, elle publie une compilation en quatre volumes, parcourant ses 30 ans de carrière discographique. Puis elle revient au cinéma dans les années 1990, avec, entre autres, Tykho Moon d’Enki Bilal.
En 1998, son album Voyages au long cours contient 17 titres inédits enregistrés sur scène lors d’une tournée mondiale (1969-1970). Elle y chante en anglais (Barbara Allen), en espagnol (Cabrestero), en italien (Cicerenella), en russe et en roumain. En 2001, elle publie Mes petites magies, livre de recettes de beauté pour redevenir jeune.
En 2002, elle publie Panier de crabes : les vrais maîtres du monde. C’est un livre où elle dénonce les dérives de la finance, monde qu’elle a côtoyé lorsqu’elle est mariée à Eric de Lavandeyra. Elle joue Maria Callas dans Master Class, rôle qui lui vaut d’excellentes critiques et une nomination aux Molières en 2000. Elle remplace Isabelle Mergault dans la pièce de Laurent Ruquier La Presse est unanime, en 2003.
Marie Laforêt joue également, à l’Espace Cardin, en 2004, dans Jésus la Caille, adapté du roman de Francis Carco. Elle remonte sur scène du 14 au 16 juillet 2005, pour le festival Juste pour rire de Montréal. Puis elle fait une série de spectacles aux des Bouffes-Parisiens, à Paris, du 12 au 24 septembre 2005.
Marie Laforêt meurt le 2 novembre 2019 à Genolier (Suisse). Ses obsèques se déroulent à Paris, en l’église Saint-Eustache, le 7 novembre suivant.
Sources : Wikipedia. Date de création : 2019-11-08.