LA GANDARA Antonio de (1861-1917)
France

dessin : autoportrait, 1895 - Collection privée

Antonio (Antoine Henri Pierre) de La Gandara voit le jour le 16 décembre 1861, à Paris. Son père est espagnol, originaire de San Luis Potosi au Mexique, et sa mère française, éduquée en Angleterre. En mars 1878, il entre, à 17 ans, à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris. Là, l’assiduité de son travail attire l’intérêt du prestigieux Gérôme.

On le retrouve proche de Rodolphe Salis, fondateur du Chat noir, et contribuant au Salon des Incohérents. C’est alors qu’il se lie d’amitié avec Rivière, Goudeau, Steinlen, Caran d’Ache et Willette.

Il expose pour la première fois au Salon des Champs-Élysées de 1883. L’année 1884 lui accorde la mention honorable du jury du Salon pour son Portrait de Saint-Sébastien. En 1885, peu fortuné et toujours inconnu, La Gandara rencontre le comte Robert de Montesquiou, dont il fait un portrait. Ce dernier plaît au mécène, pourtant exigeant.

Il le présente à quelques amis, parmi lesquels la comtesse Jean de Montebello, dont il reproduit l’image gracieuse vêtue de mousseline blanche, la taille petite, la tête couverte d’un chapeau qu’une main légère semble protéger du vent. Puis la baronne Adolphe de Rothschild, la comtesse Greffulhe, Anna de Noailles, Marie d’Annunzio, et même madame Gautreau, la fameuse « Madame X » de Sargent, s’intéressent à ce Gandara que toutes s’accordent à trouver beau.

Pendant ce temps, Édouard de La Gandara, l’un des deux frères du peintre, travaille avec Sarah Bernhardt qu’il accompagne à Londres et aux États-Unis. Antonio côtoie Edmond de Goncourt dont il fréquente  » le Grenier », Anatole France, Alphonse Daudet, Mecislas Goldberg, Jean Moréas, et d’autres auteurs menant une vie moins conventionnelle : Paul Verlaine, Jean Lorrain et Colette.

Il fréquente des musiciens, aussi : Reynaldo Hahn, Paderewski, Camille Saint-Saëns et Gabriel Fauré. Mais aussi la grande-duchesse de Mecklembourg, le prince Edmond de Polignac, Leconte de Lisle, le prince de Sagan, Paul Verlaine, Jean Moréas, Anna de Noailles, Jean Lorrain, Jean-Joseph Carriès, Marie d’Annunzio, Liane de Pougy, Sarah Bernhardt, Ida Rubinstein, Romaine Brooks, etc.

Vers 1900, Antonio de La Gandara est au sommet de sa gloire. Il est recherché en Europe et aux États-Unis, où il expose, et en Argentine. Émile Verhaeren le dit influencé par Jean Siméon Chardin et James McNeil Whistler par lui-même. Le Larousse mensuel d’octobre 1917 le rapproche de Zurbaran et de Diego Vélasquez. D’autres croient reconnaître dans sa technique le reflet de son admiration pour Goya. William B. Denmore du Metropolitan Magazine, au contraire, insiste sur l’individualisme de son style.

Il se fait des ennemis parmi ses rivaux jaloux ou, selon la rumeur, les maris dépités. On le voit souvent en compagnie de l’actrice Polaire, de l’épouse de Gabriele d’Annunzio, de Liane de Pougy, ou d’Ida Rubinstein. Il fait aussi le portrait de la poétesse chilienne Teresa Willms de Belmaceda, qui se suicidera à Paris.

Peu à peu la critique souligne son attachement à la mode du jour et le conservatisme des traits tandis que d’autres, comme Boldini, font preuve de plus de nervosité, ou expérimentent, comme le jeune Picasso.

Pourtant, la renommée est loin de l’abandonner. La Gazette des Beaux-Arts estime, en 1910, que :

« M. de La Gandara atteint cette année la perfection que son art peut donner ».

Le Figaro illustré lui fait l’honneur de sa première page. Le journal de la « Buffalo Fine Arts Academy » de New York le décrit comme l’un des peintres contemporains les plus recherchés. Il est surnommé le « peintre-gentilhomme », admiré des femmes pour sa beauté et de tous pour sa distinction.

L’Écho de Paris qualifie son portrait d’Ida Rubinstein de rare et parfait. Vient la guerre. Les journaux apportent de mauvaises nouvelles. Des amis lui écrivent du front, racontant les horreurs des tranchées. Gandara se montre généreux envers les œuvres de soutien aux combattants et à leurs familles.

Mais le 30 juin 1917, son ami André Rouveyre annonce sa mort à Diaghilev, Fokine, Karsavina, Picasso et Marcelle Meyer, alors qu’il n’a que 55 ans.

On retient aujourd’hui de cet artiste ses portraits, de fascinantes vues de Paris et ses natures mortes. Il fait quelques œuvres inhabituelles, comme Trois Don Quichotte et La Belle et la Bête. Les lithographies d’une grande délicatesse qu’il produit en 1895 lui attirent l’attention du public chez Bing. Il illustre quelques ouvrages littéraires dont Les Danaïdes de Camille Maulair et une rare édition des Chauves-souris du poète Robert de Montesquiou.

Il a exposé à Bruxelles, à New York, à Boston, à Saragosse, à Barcelone, à Munich, à Berlin et à Dresde. Edmond de Goncourt, Jean Lorrain, Marcel Proust, André Rouveyre, Apollinaire, ou le comte de Montesquiou le citent dans leurs œuvres.

Il repose avec son frère cadet, Manuel de La Gandara (1870-1938), sculpteur animalier.

Sources : Wikipedia. Date de création : 2009-12-28.

Photos

Monument

Inscriptions : Famille de la GANDARA

[…] magnifique […] son souvenir. Henri LAVEDAN.
Manuel de la GANDARA, sculpteur animalier, né à Blois (L. et Cher) le 6 décembre 1870, décédé à Waterloo le 4 mars 1938.
Mme Maurice ROUQUET, née Anne […].

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Date de la dernière mise à jour : 16 octobre 2024