Alexandre Koyré voit le jour le 29 août 1892, à Taganrog (Russie), dans une famille de commerçants aisée d’origine juive. En 1905, on le soupçonne d’avoir participé à l’attentat contre le gouverneur de Rostov-sur-le-Don (Russie). Il n’a que 15 ans quand on l’arrête et l’emprisonne pendant quelques mois. Pendant son incarcération il découvre Husserl et la philosophie.
Alexandre Koyré quitte la Russie en 1908. À Göttingen (Allemagne), il assiste aux cours du philosophe Edmund Husserl et du mathématicien David Hilbert. Il s’installe ensuite à Paris pour étudier l’histoire de la philosophie. Ses travaux d’épistémologie et d’histoire des sciences portent sur Galilée ainsi que sur la cosmologie aux 16ème et 17ème siècles.
Il voit dans la naissance de la physique moderne au 17ème siècle une « révolution scientifique ». Cette expression est caractéristique de la conception discontinuiste de l’histoire des sciences qu’il partage avec Gaston Bachelard. Passer du « monde clos » de la cosmologie aristotélicienne à la théorie d’un « univers infini » d’Isaac Newton suppose ainsi une transformation radicale des bases métaphysiques sur lesquelles repose la physique.
C’est un des éditeurs des deux tomes des Philosophiae Naturalis Principia Mathematica d’Isaac Newton parus en 1971 et 1972 aux Harvard University Press.
À la suite d’un désaccord avec Husserl sur sa thèse, il quitte Göttingen pour Paris, en 1911. Il reprend des études à Paris. Il suit les cours d’Henri Bergson au Collège de France mais aussi ceux de Léon Brunschvicg, d’André Lalande, de Victor Delbos et de Picavet.
En 1914, il s’engage dans la Légion étrangère et en 1916, suivant un accord de coopération entre les gouvernements français et russe, il combat dans un régiment russe sur le front russe. Il revient à Paris en 1920 et prépare sa thèse. Il commence à enseigner à l’école Pratique des Hautes études (EPHE), où il remplace parfois Alexandre Kojève dans son séminaire sur Hegel
En 1929, il passe sa thèse d’état. L’EPHE crée pour, en 1931, lui une chaire intitulée « Histoire des idées religieuses dans l’Europe moderne ». De 1932 à 1941, il fait de fréquents séjours à l’université du Caire (Egypte) avec André Lalande où il introduit l’étude de l’histoire de la philosophie moderne. Abd al-Rahman al-Badawi figure parmi ses étudiants.
En 1934, il traduit Nicolas Copernic et publie, en 1939, les études galiléennes. En 1941, alors qu’il est en Egypte, il rejoint la France libre puis va enseigner à The New School for Social Research de New York (Etats-Unis). Il devient secrétaire général de l’école libre des hautes études en 1942.
Après-guerre, il partage son temps entre l’EPHE et l’université Johns-Hopkins à Baltimore (Etats-Unis). En 1952, il devient membre de l’Académie internationale d’histoire des sciences puis membre de l’Institute for Advanced Study de Princeton, en 1956. Il s’éteint le 28 avril 1964, à Paris.
Publications :
- Réflexions sur le mensonge (1943) ;
- Introduction à la lecture de Platon (1945) ;
- Philosophie russe (1950) ;
- Travaux sur les mystiques (1955) ;
- Du monde clos à l’Univers infini (1957) ;
- La révolution astronomique (1961) …
Hommages : Plusieurs congrès lui sont consacrés.
Sources : Wikipedia. Date de création : 2016-11-09.