Qui lit encore Philippe Jullian ? Qui se souvient même de son nom… Pourtant, il meurt en 1977, autant dire hier. De toute façon, de son vivant, il est aussi discret qu’il l’est depuis sa disparition. Pas du genre à rouler des méninges sur un plateau de télévision. (Régis Dufour Forrestier)
Philippe Jullian voit le jour en 1919. Ecrivain prolixe, on lui doit un ouvrage dont le Père Lachaise sert de support, « Le Cirque du Père Lachaise ». C’est un auteur rare, pétri de dons divers, qui dessinait avec autant de grâce et d’humour qu’il écrivait. On lui doit des livres très fins sur les meubles (sa passion), les Mémoires d’une bergère», des biographies subtiles de «D’Annunzio», «Jean Lorrain», «Oscar Wilde» et «Robert de Montesquiou», un scrapbook «Lorsque Maisie dansait» (réédité par Salvy en 1990), un album sur les styles qui est réédité par Le Promeneur en 1992.
Sa bibliographie témoigne de sa passion pour les symbolistes, la brocante, l’Art nouveau et la Café-Society. Il y avait du Mario Praz en lui, à supposer que le nom de celui-là aussi dise quelque chose à plus de quelques-uns. Voyez comme la lecture de son «Dictionnaire du snobisme» est contagieuse… Le livre avait paru la première fois chez Plon en 1958. Parfois, ça se sent.
Quelques références à des hommes politiques bien oubliés, des allusions à Marie-Chantal. Mais c’est infime. Le reste est intemporel et universel dès lors que l’on se considère de tous temps comme le centre du monde. C’est une chronique piquante et parfois mordante du petit milieu cosmopolite parisien des années 50. Gardons-nous pourtant d’en faire « une histoire de duchesses » comme certains le crurent de prime abord d’A la recherche du temps perdu à peine survolé. C’est fin, drôle, édifiant.
Philippe Jullian ne se prend pas au sérieux mais son information est toujours sûre, on sent qu’elle est personnellement éprouvée. Philippe Jullian met fin à ses jours en 1977.
Sources : Wikipedia. Date de création : 2007-02-13.