(Louis) Jules Jouy est nait à Paris, le 27 avril 1855. Issu d’un milieu très modeste, il travaille comme garçon boucher après l’école primaire. Mais il continue à lire autant qu’il le peut et commence à composer des chansons. Marqué par la Commune de Paris, il part pour l’armée à vingt ans. Il rejoint le service auxiliaire, en raison d’une malformation au bras droit.
A vingt-et-un ans, il commence à publier dans Le Tintamarre des chansons et des articles. Ses thèmes de prédilection sont : l’anticléricalisme, la république, l’injustice et le macabre, avec une véritable fascination pour la guillotine. En septembre 1878, il participe à la fondation du Sans-culotte, journal républicain virulent qui milite pour l’amnistie des communards et combat le cléricalisme.
Pendant quatre ans, pendant la crise boulangiste, il parvient à publier chaque jour dans la presse une chanson d’actualité. Sa facilité et sa rapidité le font surnommer «la chanson faite homme». Il écrit des centaines de chansons de café-concert. Les plus grandes vedettes de l’époque les créent : Yvette Guilbert, Thérésa (Emma Valadon 1837-1913), Marguerite Dufay, Polin, Bonnaire, Marguerite Réjeanne, Anna Judic, Félix Galipaux, Fragson (Harry Pot 1869-1913), Paulus, Sulbac, Mévisto aîné, Kam-Hill, Coquelin cadet, Aristide Bruant, etc.
On les entend dans les salles parisiennes : L’Eldorado, La Scala, Le Pavillon de l’horloge, Le XIXe Siècle, Le Parisiana, La Gaîté, Au Ba-Ta-Clan, Les Ambassadeurs, L’Européen, L’Eden-concert, L’Alcazar d’été. Il est également membre des «Hydropathes», des «Hirsutes», et fréquente le cabaret du «Chat noir» et plusieurs autres.
Sans doute sert il également de « nègre » à des auteurs connus. Jules Jouy est aussi l’auteur de La Veuve, chanson sur la peine de mort et la guillotine reprise par Damia en 1935. Les efforts qu’il accomplit dans son combat contre le boulangisme ruinent une santé déjà très altérée par l’abus du tabac et de l’absinthe.
Il est interné dans un asile psychiatrique au mois de mai 1895 et meurt le 17 mars 1897.
Sources : Caillaux (Henriette) Dalou, l’homme, l’œuvre, Paris, Delagrave, 1935, p. 141. Date de création : 2008-02-06.