Alain Joubert voit le jour le 4 juin 1923, à Thiers (Puy-de-Dôme). En janvier 1943, il décide, au cours de sa Terminale, de quitter le lycée et de rejoindre le maquis des FTPF (Francs-Tireurs et Partisans Français) en Haute-Loire.
Sous le pseudonyme d’ « Henri », puis de « Riri », il devient le responsable technique du camp près de Babonnes. Ce camp prendra le nom de Wodli « en hommage à un communiste alsacien assassiné par les nazis à Strasbourg le 2 avril 1943 » selon Jean-Louis Michel.
En plus du sabotage de voies ferrées et de récupération d’armes, ce maquis participe à la libération de 26 détenus de la prison du Puy-en-Velay, le 25 avril 1943, et de 80 détenus, le 2 octobre 1943, de la même prison. Fin 1943, par précaution, on le mute à la direction des FTPF à Montluçon (Allier).
La milice l’arrête, le 5 février 1944, à Cusset (Allier) alors qu’il prend le car pour se rendre au Mayet-de-Montagne. Là, il doit prendre contact avec le maquis de la Pourière à Châtel-Montagne. Mais il ignore que la milice a arrêté, la veille, les 22 membres du maquis, sur trahison de Georges Gouverneur.
Il est interné à la prison de Cusset, puis au casino de Vichy (Allier), siège de la milice. Puis on le transfère à la prison de Riom (Puy-de-Dôme) où il rejoint les membres du maquis de la Pourière. Le 28 juin, on le transfère au camp de Royallieu, à Compiègne (Oise).
Le 2 juillet 1944, il part de Compiègne dans le convoi qui deviendra « le train de la mort», n° I.240. En effet, plus de 500 hommes mourront d’asphyxie, de soif et de chaleur, lors d’un long arrêt à Saint-Brice, près de Reims (Aisne).
Il arrive à Dachau et reçoit le matricule N° 77872. On l’affecte, le 22 juillet, au Kommando de Neckargerach. Puis on le transfère au Kommando de Neckarelz où il arrive le 22 octobre 1944. Malade, ses camarades le trainent à l’infirmerie du camp.
Là, il sert de cobaye pour des expériences « médicales ». Lorsque le camp de Dachau est libéré, Alain a 23 ans. Alors que tous les survivants sont décharnés, lui est bouffi, son corps est gonflé et son teint jaunâtre.
De retour en France, il retrouve, à Montluçon (Allier), sa sœur Nicole, rescapée de Ravensbrück, et sa mère. Cette dernière a créé un centre d’accueil pour les déportés et prisonniers de guerre au Château de Brignat. Il passe la deuxième partie du baccalauréat et suit une formation de technicien radio.
Le 3 juin 1950, il épouse Claudette Caillot, à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine). Il rejoint ensuite la Fédération Internationale des Anciens Prisonniers Politiques à Varsovie (Pologne), puis en 1951 la Fédération Internationale des Résistants à Vienne (Autriche).
En 1958 il entre à la Fédération Nationale des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes (FNDIRP). En 1960, il en devient le trésorier général et le restera jusqu’en 1990, date à laquelle il accède au Comité d’honneur.
Il décède à Dieppe (Seine-Maritime), le 5 août 1996. Il repose dans le caveau de la FNDIRP avec le résistant communiste Charles Joineau (1917-1997), le résistant communiste Frédéric Henri Manhès (1889-1959), André Leroy (1913-1982) et le député et ministre communiste Marcel Paul (1900-1982).
Sources : JOUBERT Alain – Maitron. Date de création : 2017-01-11.