JOUBERT Alain (1923-1996)
France

photo par Olivier Roller, avril 2007 - Le Monde

Alain Joubert voit le jour le 4 juin 1923, à Thiers (Puy-de-Dôme). En janvier 1943, il décide, au cours de sa Terminale, de quitter le lycée et de rejoindre le maquis des FTPF (Francs-Tireurs et Partisans Français) en Haute-Loire.

Sous le pseudonyme d’ « Henri », puis de « Riri », il devient le responsable technique du camp près de Babonnes. Ce camp prendra le nom de Wodli « en hommage à un communiste alsacien assassiné par les nazis à Strasbourg le 2 avril 1943 » selon Jean-Louis Michel.

En plus du sabotage de voies ferrées et de récupération d’armes, ce maquis participe à la libération de 26 détenus de la prison du Puy-en-Velay, le 25 avril 1943, et de 80 détenus, le 2 octobre 1943, de la même prison. Fin 1943, par précaution, on le mute à la direction des FTPF à Montluçon  (Allier).

La milice l’arrête, le 5 février 1944, à Cusset (Allier) alors qu’il prend le car pour se rendre au Mayet-de-Montagne. Là, il doit prendre contact avec le maquis de la Pourière à Châtel-Montagne. Mais il ignore que la milice a arrêté, la veille, les 22 membres du maquis, sur trahison de Georges Gouverneur.

Il est interné à la prison de Cusset, puis au casino de Vichy (Allier), siège de la milice. Puis on le transfère à la prison de Riom (Puy-de-Dôme) où il rejoint les membres du maquis de la Pourière. Le 28 juin, on le transfère au camp de Royallieu, à Compiègne (Oise).

Le 2 juillet 1944, il part de Compiègne dans le convoi qui deviendra « le train de la mort», n° I.240. En effet, plus de 500 hommes mourront d’asphyxie, de soif et de chaleur, lors d’un long arrêt à Saint-Brice, près de Reims (Aisne).

Il arrive à Dachau et reçoit le matricule N° 77872. On l’affecte, le 22 juillet, au Kommando de Neckargerach. Puis on le transfère au Kommando de Neckarelz où il arrive le 22 octobre 1944. Malade, ses camarades le trainent à l’infirmerie du camp.

Là, il sert de cobaye pour des expériences « médicales ». Lorsque le camp de Dachau est libéré, Alain a 23 ans. Alors que tous les survivants sont décharnés, lui est bouffi, son corps est gonflé et son teint jaunâtre.

De retour en France, il retrouve, à Montluçon (Allier), sa sœur Nicole, rescapée de Ravensbrück, et sa mère. Cette dernière a créé un centre d’accueil pour les déportés et prisonniers de guerre au Château de Brignat. Il passe la deuxième partie du baccalauréat et suit une formation de technicien radio.

Le 3 juin 1950, il épouse Claudette Caillot, à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine). Il rejoint ensuite la Fédération Internationale des Anciens Prisonniers Politiques à Varsovie (Pologne), puis en 1951 la Fédération Internationale des Résistants à Vienne (Autriche).

En 1958 il entre à la Fédération Nationale des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes (FNDIRP). En 1960, il en devient le trésorier général et le restera jusqu’en 1990, date à laquelle il accède au Comité d’honneur.

Il décède à Dieppe (Seine-Maritime), le 5 août 1996. Il repose dans le caveau de la FNDIRP avec le résistant communiste Charles Joineau (1917-1997), le résistant communiste Frédéric Henri Manhès (1889-1959), André Leroy (1913-1982) et le député et ministre communiste Marcel Paul (1900-1982).

Sources : JOUBERT Alain – Maitron. Date de création : 2017-01-11.

Photos

Monument

Inscriptions : Fédération Nationale des Déportés, et Internés Résistants et Patriotes, 1939-1945.

Alain JOUBERT, capitaine des Francs-Tireurs, et Partisans Français, déporté à Dachau, membre du comité d’honneur, 1923-1996.

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Date de la dernière mise à jour : 23 août 2024