JOINET Louis (1934-2019)
France

chez lui, 2011 - photo par Frantz Vaillant

Louis Joinet, voit le jour le 26 mai 1934, à Nevers (Nièvre). C’est le fils d’un épicier « Action française ». Enfant, il pratique le scoutisme. Au début des années 1950, il commence sa carrière comme éducateur de rue dans le quartier des Halles, à Paris. Pendant la guerre d’Algérie, il enseigne les sous-officiers de carrière.

De retour de la guerre d’Algérie en 1961, il commence des études de droit. Cela le mène à l’École nationale de la magistrature dont il sort major en 1966. En 1968, il fonde le Syndicat de la magistrature. Au début de sa carrière, il s’intéresse à l’informatique alors balbutiante afin d’évaluer l’impact de ces technologies sur le droit. Il représente la France au sein du Conseil de l’Europe.

À la suite du scandale SAFARI, et à la demande de Bernard Tricot (alors membre du Conseil d’État), il rédige la partie internationale du « rapport Tricot ». Ce rapport donnera naissance à la Loi informatique et libertés. Il participe ensuite à la rédaction de la loi relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés du 6 janvier 1978.

Après le vote de la loi, c’est le premier directeur juridique de la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés. Il en est débarqué en décembre 1980 ce qui provoque un scandale médiatique. Il est conseiller des Premiers ministres de François Mitterrand entre 1981 et 1993.

À la fin des années de plomb en Italie, il est l’un des promoteurs, avec l’avocat Jean-Pierre Mignard et le philosophe Félix Guattari, de la doctrine dite Mitterrand d’accueil de jeunes réfugiés terroristes italiens d’extrême gauche qui sortent de la clandestinité. Il joue également un rôle de négociateur avec des membres d’ETA recherchés pour des faits de terrorisme. Plus tard, un Collectif des victimes du terrorisme au Pays basque portera plainte contre lui pour avoir « fait obstacle à la détention » de membres de l’ETA.

Il est l’auteur, en 1997, des principes contre l’impunité du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, aussi appelés les « principes Joinet », qui font partie des principes de la justice transitionnelle. En 2007, il signe l’« appel des intellectuels » appelant à voter pour Ségolène Royal et, en 2012, une tribune intitulée « Pour une nouvelle république » appelant à voter pour François Hollande. Il publie ses mémoires en 2013.

Joinet a inspiré un des personnages de la série Sanctuaire, en 2015. Celle ci aborde le rôle de la France dans la tentative de négociations, au milieu des années 1980 entre l’ETA et l’Espagne.

Fin 2016, il cofonde l’Association des magistrats allergiques aux décorations. Il meurt le 22 septembre 2019, dans le 19e arrondissement de Paris.

Sources : -. Date de création : 2021-04-17.

Photos

Monument

Inscriptions :

Germaine JOINET, née DURIF, 1931-2008.
Louis JOINET, 1934-2019.
Juliette LACARRA, 1991-2008.

Photos


Date de la dernière mise à jour : 18 août 2023