Édouard Fernand Jamont voit le jour le 19 juillet 1831, à Saint-Philbert-de-Grand-Lieu (Loire-Atlantique). C’est le fils d’Élise Tardiveau et de Félix Jamont, propriétaire au lieu-dit de La Maillère.
Il est d’abord élève de l’École polytechnique (1850-1852) puis de l’École d’application de l’artillerie et du génie (1852-1854). Il devient lieutenant d’artillerie en 1854. Envoyé en Crimée en juin 1855, il est blessé à la jambe par un boulet lors de la bataille de la Tchernaïa.
Après la campagne d’Italie (1859), Jamont passe capitaine. Entre 1859 et 1862, il participe à l’expédition de Chine et à la campagne de Cochinchine. En septembre 1860, il est cité à l’ordre du jour pour sa « belle conduite » aux batailles de Zhangjiawan et de Palikao. Il l’est, à nouveau, en février 1865, lors de l’expédition du Mexique, après la reddition de la place d’Oajaca.
Chef d’escadron depuis 1869, Jamont appartient au 3e corps de l’armée de Metz lors de la guerre de 1870. Après avoir combattu à Borny, Gravelotte, Saint-Privat et Noisseville-Servigny, les allemands le capturent à la suite de la capitulation française. A son retour de captivité, il participe à la campagne de 1871 à l’intérieur en tant que chef d’état-major de l’artillerie du 2e corps de l’armée de Versailles, s’illustrant notamment lors du siège du fort d’Issy.
Général de brigade en 1880, Jamont commande l’artillerie du corps expéditionnaire au Tonkin en 1885. Puis il passe divisionnaire et reçoit le commandement de la division de l’Annam et du Tonkin. On le rappelle cependant en France, dès l’automne 1886, après avoir donné raison à des officiers qui avaient refusé l’entrée de leur cercle à l’administrateur de la province de Nam Định.
Commandant du 1er corps d’armée à Lille (1888) puis du 6e corps à Nancy et Châlons (1893), il passe inspecteur d’armée, en remplacement du général de Galliffet, en février 1895. Le 26 janvier 1895, il refuse le portefeuille de la Guerre lors de la formation du troisième gouvernement Ribot.
Membre du Conseil supérieur de la guerre, il en devient le vice-président en janvier 1898, en remplacement du général Saussier. Il démissionne cependant de ce poste prestigieux dès le 2 juillet 1900, en réaction aux mesures du général André à l’encontre de plusieurs hauts gradés antidreyfusards.
Le général Jamont penche en effet du côté de ces derniers lors de l’affaire Dreyfus. Il scandalise les républicains en cautionnant un discours très militariste du père Didon (19 juillet 1898). Mais, son officier d’ordonnance, le chef d’escadron René Boucher de Morlaincourt l’aurait influencé. On dénoncera ce dernier comme réactionnaire, clérical et antisémite lors de l’affaire des fiches.
Retraité, Jamont meurt le 17 octobre 1918, à Paris, chez lui, au 39 du boulevard de Montmorency. Le 22 octobre, on célèbre ses obsèques en l’église Notre-Dame-d’Auteuil.
Distinctions : chevalier (22 août 1855), officier (26 décembre 1860), commandeur (5 juillet 1887), grand-officier (29 décembre 1891), grand-croix (12 juillet 1897) de la Légion d’honneur ; médaille commémorative de la campagne de Crimée (15 août 1856) ; de la campagne d’Italie (30 septembre 1859) ; médaille de la valeur militaire de Sardaigne (23 mars 1860) ; médaille commémorative de l’expédition de Chine (30 janvier 1862) ; de l’expédition du Mexique (1er novembre 1863) ; médaille commémorative de l’expédition du Tonkin, de la Chine et de l’Annam (4 décembre 1885).
Sources : Base Léonore (Légion d’honneur) ; Wikipedia. Date de création : 2021-05-15.