Jean Joseph Jacotot voit le jour à Dijon (Côte-d’Or), le 4 mars 1770. Illustre philosophe et instituteur, il fait ses études au lycée de Dijon, c’est un écolier laborieux et intelligent, mais peu disposé à accepter ce qui ne lui parait pas évident et qui n’a que l’autorité de la parole du maître où une valeur d’opinion. C’est un esprit indépendant, perspicace, ne s’accommodant pas du convenu qui a la prétention d’être le vrai et qui l’est si rarement; mais cherchant la vérité de toute la puissance de ses rares facultés.
Joseph Jacotot passe des bancs des élèves à la chaire de maître dans son collège de Dijon; à dix-neuf ans, il est docteur ès lettres et professeur d’humanités. Ses anciens maîtres devenus ses collègues, frappés de la fermeté et de la droiture de son caractère, lui confient les intérêts du corps en le choisissant pour procureur. Afin de mieux justifier la confiance dont on l’honore, il étude le droit et est avocat et docteur en droit.
Joseph Jacotot se livre aussi à des études mathématiques qu’il fait consacrer par un troisième diplôme de docteur. Il est l’inventeur de la Méthode de l’enseignement universel. Il est directeur de l’Ecole Polytechnique et député en 1815. Le professeur est doublé du patriote qui voit dans la liberté l’émancipation politique comme l’émancipation intellectuelle.
En 1788, il organise la fédération de la jeunesse Dijonnaise avec celles de Bretagne et celle d’autres provinces, pour la défense des principes qui doivent amener la Révolution. Après le triomphe de ces principes, les fédérations doivent se transformer en bataillons pour la défense de la patrie. Jacotot devient capitaine d’une compagnie d’artillerie du bataillon de la Côte d’Or. Il instruit avec un succès qui fait l’admiration des officiers spéciaux les plus expérimentés.
La compagnie de Joseph Jacotot demande, en 1792, à aller combattre les ennemis; le ministre de la guerre l’envoie à l’armée du nord. Elle prend part à la courte et glorieuse campagne de Belgique, assiste au siège de Maëstricht, à plusieurs autres faits d’armes où Jacotot paie de sa personne et se montre aussi prudent que brave. Après cette mission, Joseph Jacotot devient substitut du directeur de l’Ecole Polytechnique le 1er décembre 1794.
Pendant les Cent-Jours, il se fait élire, malgré lui, à la Chambre des représentants où il se montre hostile à la royauté. La rédaction qui suit la seconde restauration l’oblige à chercher sa sécurité en Belgique, pays de sa femme. Il donne des leçons particulières pour remplacer les ressources dont l’expatriation l’a dépouillé. Le roi des Pays-Bas le nomme bientôt lecteur de langue française à l’Université de Louvain (Belgique).
Pendant 22 ans, Joseph Jacotot est le centre d’un mouvement pédagogique considérable; on vient lui demander des conseils de toutes parts. Il cherche surtout à convaincre les pauvres, qu’eux et leurs enfants peuvent, sans aucun frais et sans aide extérieure, apprendre tout ce qu’ils voudraient étudier. Il poursuit sans cesse l’abus de l’influence de l’homme sur l’homme, de celui qui se croit savant sur celui qui se sait ignorant : «Tout ce qui est enseigné, dit-il, n’est qu’une moitié d’homme». Ce qui veut dire évidemment : «Tout homme qui ne sait que ce qu’on lui a enseigné, n’est qu’une moitié d’homme».
Il revient à Paris en 1838 où il finit ses jours, le 30 juillet 1840.
Œuvres :
- Cours complet d’écriture, Méthode Jacotot ;
- Enseignement universel, Méthode Jacotot ;
- Langue maternelle, Méthode Jacotot ;
- Langue étrangère, Méthode Jacotot ;
- Musique dessin et peinture, Méthode Jacotot ;
- Mathématiques, Méthode Jacotot ;
- Droit et philosophie panécastique.
Sources : –. Date de création : 2007-02-20.