Fernand Jacopozzi voit le jour le 12 septembre 1877, à Florence (Italie). Il devient ingénieur électricien.
En 1918, la DCA, chargée de la défense du territoire contre les attaques aériennes, décide la création d’un Paris factice afin de détourner les attaques allemandes de la capitale. L’Illustration note : « Les services de DCA ne possédaient, toutefois, aucun moyen de réalisation, et l’on dut s’adresser à l’industrie privée. »
C’est Fernand Jacopozzi, qui emporte le contrat grâce à « son ingéniosité et [à] la simplicité de ses moyens », raconte Le Figaro en février 1932. Selon L’Illustration :
« Les difficultés d’exécution étaient grandes (…) Il était nécessaire qu’on utilisât une boucle de la Seine analogue à celle qui traverse la capitale et dont aucun artifice de camouflage ne pouvait tenir lieu. Il fallait ensuite que les zones qu’on allait ainsi désigner aux bombardements de l’ennemi ne fussent pas semées de localités habitées ».
Trois zones sont retenues dans les régions nord-est, nord-ouest et est de Paris. Dans la première, le projet doit restituer rapidement un faux Saint-Denis, un faux Aubervilliers, des fausses gares de l’est et du nord, « avec les usines qui peuplent cette banlieue nord de Paris ». Dans les autres zones, on doit reproduire le chemin de fer de la petite ceinture, les Champs-Élysées et d’autres points remarquables répliquant Paris, ainsi que des objectifs industriels.
La construction du « faux objectif de l’Orme-de-Morlu » (au nord de Saint-Denis) débute par la fausse gare de l’Est, située entre Seyran et Villepinte. L’Illustration détaille :
« La zone comprend « bâtiments, voies de départ, trains à quais et trains en marche, amorces de voies et signaux, et une usine avec bâtiments et fourneaux en marche… Les bâtiments, en bois, sont recouverts de toiles peintes, tendues et translucides, de manière à imiter les toits de verre sale des usines ».
Mais la principale difficulté vient de l’intensité de l’éclairage. L’Illustration poursuit :
« Un éclairage intensif fût vite apparu comme une ruse grossière. Il fallait attirer l’attention des aviateurs ennemis par une lumière suffisante, mais ne pas éveiller leurs soupçons. »
Soulignant « l’art de l’ingénieur électricien », la revue explique comment on utilise « des lampes de différentes couleurs (blanches, jaunes et rouges) éclairant alternativement des vapeurs produites artificiellement », pour imiter les lueurs des foyers de machines en marche.
« Les trains étaient indiqués par des surfaces en bois posées sur le sol. Un éclairage latéral projetait la lumière à l’extérieur, comme si elle venait des fenêtres. Mais le fin du fin est la réalisation d’un train en marche. Le dispositif de camouflage s’étendait sur 1800 à 2000 mètres et l’éclairage courait progressivement d’une extrémité à l’autre. »
La Revue militaire, plus de dix ans plus après, en 1930 ajoute :
« Ces installations ne furent prêtes qu’après le dernier raid allemand sur Paris en septembre 1918 ; elles n’ont donc pas l’épreuve de l’expérience ».
On découvre, beaucoup plus tard, que les Allemands avaient envisagé un procédé comparable.
Après la guerre, il réalise de nombreuses illuminations dans Paris, en particulier pendant les grandes expositions. Fernand Jacopozzi décède le 5 février 1932, à Paris.
Réalisations (illuminations) de :
- la Tour Eiffel ;
- l’Arc de Triomphe ;
- l’opéra Garnier ;
- la place de la Concorde ;
- l’église de la Madeleine ;
- le Bazar de l’Hotel de Ville…
Distinctions : chevalier (1 aout 1921), officier (11 janvier 1927), commandeur (12 janvier 1932) de la Légion d’honneur.
Sources : Base Léonore (Légion d’honneur) ; Wikipedia. Date de création : 2016-03-19.