Une deuxième vie pour les chapelles
Une vingtaine de chapelles ont été reprises et modifiées pour devenir des mini columbariums. L’article qui suit nous décrit l’origine de ces transformations (Régis Dufour-Forrestier).
Extrait (du journal « Le Parisien » du 27/11/2012) :
«C’est la dernière trouvaille pour gagner de la place dans ce site remarquable confronté à un manque d’espace chronique. Classée en tant que site remarquable à l’Inventaire des Monuments Historiques, la plus grande nécropole parisienne ne peut évidemment pas s’agrandir. «Avec près de 70 000 concessions, dont 30 000 antérieures à 1900 inscrites à l’Inventaire des Monuments Historiques, le cimetière du Père Lachaise est plein comme un œuf», constate Guénola Groud, conservatrice en chef du patrimoine au service des cimetières de la Ville de Paris. Même les galeries du columbarium (monument où sont placées les urnes contenant les cendres des défunts) ne disposent plus de case disponible. Or des centaines de chapelles funéraires, manifestement abandonnées, sont en piteux état, d’où l’idée de les restaurer pour leur donner en quelque sorte une deuxième vie.
Trois chapelles funéraires du XIXe siècle ont donc été sélectionnées pour être transformées. « Ces trois chapelles ont été choisies sur trois critères :
- Elles ne sont pas en trop mauvais état.
- Bien situées, elles sont d’un accès facile.
- Elles sont d’un style architectural relativement neutre, sans signes religieux trop marqués », explique Guenola Groud.
Expérimentale, cette initiative qui permet de conserver le patrimoine, est très encadrée. « La concession de chacune des chapelles est échue, puisque la procédure administrative, d’une durée de trois ans, a démontré que personne ne revendique plus aucun droit sur ces tombes », précise Sophie de Vergie, ingénieur responsable de la division entretien et travaux des cimetières parisiens. Une fois les ossements exhumés et envoyés à l’Ossuaire, il ne reste plus qu’à effacer les inscriptions gravées dans la pierre.
Autre idée nouvelle, sachant que la crémation représente aujourd’hui 40% des funérailles, des cippes, sorte de petites colonnes d’environ 60 cm de hauteur inspirées de l’Antiquité, ont été installés au Père Lachaise. En métal, en pierre ou en béton, ces petits cylindres, placés au pied d’un arbre ou dans un massif paysager, devraient accueillir deux urnes chacun. C’est la dernière innovation pour accueillir les cendres des disparus. »
Sources : Journal « Le Parisien » du 27/11/2012 ; Mairie de Paris, Service de la Conservation du Patrimoine. Date de création : 2012-11-27.