Devenir et aventures des œuvres d’art, sculptures, ornements, plaques, ex voto …

Parmi les questions les plus posées, il y a les disparitions de bustes, sculptures, ornements, plaques etc. En préambule, il est bon de rappeler que tout dépôt effectué sur une sépulture nécessite une autorisation administrative et bien sûr, l’autorisation du concessionnaire ou ayant droit de la dite tombe (ce qui est la moindre des choses).

Parmi les bustes « baladeurs » ou « disparus », le hit-parade des interrogations revient sans nul doute à ceux du chanteur populaire Jim Douglas Morrison. A notre connaissance, quatre bustes furent déposés en toute illégalité sur la tombe du chanteur disparu : le premier, œuvre du sculpteur croate Mladen Mikulin, fit l’objet d’une tentative de vol (soit disant enlevé sur le porte bagage d’un vélomoteur ou d’un vélo) ; tentative avortée, ce buste se trouve aujourd’hui à l’abri des tentations. Le second, lui, fit l’objet d’un enlèvement administratif et a rejoint le premier dans sa retraite. Le troisième a rejoint ses prédécesseurs dans leur abri. On peut considérer que toute nouvelle tentative de remplacement des trois premiers se solderait pour le quatrième par la même destination. Par ailleurs, en juillet 2010, un (joli) portrait de Jim est parti rejoindre les bustes dans les méandres des réserves du cimetière.

Il y a peu, la sépulture de la grande prêtresse du Positivisme Clothilde Marie de Vaux a été démolie et remplacée par un monument contemporain de belle facture. Sur l’ancienne se trouvait une plaque déposée là par une association positiviste du Brésil. Des âmes « charitables » pensant la sépulture reprise, n’ont eu de cesse d’emmener cette plaque et de la déposer sur la tombe d’Auguste Comte qui n’en demandait pas tant. Pour la petite histoire, ce genre de transport est un délit.

La sépulture du professeur positiviste Pierre Laffitte renferme les restes des successeurs d’Auguste Comte, ils reposent, non loin du maître dans une sépulture en très mauvais état. En effet, de joyeux drilles s’en sont servi de lit de camp et ont monté dessus, ce qui a brisé la pierre tombale. Sur ce monument se trouvaient deux plaques, l’une d’entre elles, a été déplacée et se trouve sur la tombe…. d’Auguste Comte, devenu receleur bien malgré lui !

Autre exemple : le masque mortuaire en bronze de Marcel Willard (97eme division), s’est promené un certain temps avant de retrouver sa place première… Dans quel but ? Dieu seul le sait.

Le monument du chirurgien et anatomiste François Chaussier est, lui aussi, un cas d’école. Se trouvant devant la chapelle de François Vincent Raspail, il comportait à l’origine un dais porté par quatre colonnes qui abritait un buste en pierre du personnage. Les colonnes étant abimées, le dais s’effondre, mais on retrouve le buste à peu prés intact. On replace devant le dais posé à même le socle du monument. Puis, un beau matin, le buste s’en va, déménage sans crier gare et se retrouve abandonné en bordure de l’avenue des Acacias, non loin de sa position première. Là aussi, de bonnes âmes, le ramassent, le portent vers son abri d’origine, mais au passage, découvrent que la tombe du mathématicien, le baron Jean-Baptiste Fourier comporte un enfeu vide et suffisamment grand pour abriter le buste. Illico presto, la sculpture y est déposée, ce qui fait que ce buste est longtemps considéré comme celui de C. Fourrier. Chercher l’erreur ! Heureusement, en 2021, la sépulture de Fourier est restaurée par la Mairie de Paris … mais le buste rejoint les réserves du cimetière.

En conclusion : Il y a bien d’autres exemples, mais, ce n’est pas notre propos. Ce qui a le plus d’importance à nos yeux, c’est l’énergie employée pour sauvegarder notre patrimoine. Il est juste de se souvenir que bon nombres d’œuvres d’art ont fait l’objet de vols, et bien souvent, n’ont pu être retrouvées.

Sources : Régis Dufour Forrestier.  Date de création : 2010-02-19.

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Date de la dernière mise à jour : 7 décembre 2023