Romancier, poète, essayiste, pamphlétaire, nouvelliste, Guy Hocquenghem voit le jour en 1947. Il s’affirme, dans les années soixante-dix, comme l’une des principales figures du mouvement de libération des homosexuels. Il est élève au Lycée Lakanal, à Sceaux, car sa famille habite Chatenay-Malabry (Hauts-de-Seine). Sa mère est enseignante au Lycée Marie Curie de Sceaux.
Il entre à l’École normale supérieure en 1965 et participe à l’occupation de La Sorbonne en mai 1968. Dans les années 1970, il fait partie de divers mouvements de libération gay, essentiellement le «Front Homosexuel d’Action Révolutionnaire» dont il est l’un des fondateurs. Il se lie d’amitié avec beaucoup d’étudiants étrangers. Il les aide à s’activer librement à Paris parmi lesquels des étudiants tunisiens qui participent au mouvement d’émancipation des homosexuels.
Par ailleurs, il cherche à coupler le corps avec la question sociale, et à partir des questions féministes et homosexuelles, à contester les fondements patriarchaux de la société et de la famille.
En 1972, il publie une longue lettre dans le Nouvel Observateur dans laquelle il annonce publiquement qu’il est gay. Il est ainsi le premier à faire dans la presse française son « Coming out » pour afficher publiquement son orientation sexuelle. C’est cette même année qu’il publie « Le désir homosexuel« .
Cet essai est une base théorique pour le mouvement homosexuel qui, à la suite des émeutes de Stonewall (New-York, 1969) et du Mouvement pour la Libération de Femmes (MLF, créée en 1970), entend politiser l’homosexualité. Il veut ainsi la faire sortir de la sphère privée dans laquelle elle a été réprimée. Il dénonce la « paranoïa anti-homosexuelle » d’une société normalisante.
Intéressé par l’Anti-Oedipe de Gilles Deleuze (1975) et de Félix Guattari, il réfute l’invention psychiatrique et policière de « l’être homosexuel » et défend un désir homosexuel polymorphe.
Il exprime s’exprime contre « le système france » (en minuscules) dans « La beauté du métis, réflexion d’un francophone » (1979). Dans les années 80, c’est un des rares à dénoncer l’abandon de leurs idéaux par les gauchistes parvenus au pouvoir avec l’ère Mitterrand, dans sa « Lettre ouverte à ceux qui sont passés du col Mao au Rotary ». Mais ce livre le brouille avec de nombreux amis.
C’est un proche de René Schérer, qui fut son professeur. C’est aussi l’ami de l’auteur de théâtre Copi, du réalisateur Lionel Soukas, du journaliste homosexuel et militant Michel Cressole et du professeur de mathématique Gilles Chatelet.
Guy Hocquenhem meurt des suites du sida en 1988, à l’âge de 41 ans, laissant derrière lui une quinzaine d’ouvrages.
Sources : -. Date de création : 2007-02-13.