Jallal Hami voit le jour en 1988, en Algérie. Il n’a que 4 ans quand il immigre en France avec sa mère et son frère. La famille se retrouve à Pierrefitte-sur-Seine (Seine-Saint-Denis).
« Jallal est un réfugié, un émigré, un musulman mais c’est aussi un Français et un patriote », affirme son frère.
A l’école, Jallal Hami obtient de très bons résultats ; il entre à Sciences Po pour y faire une licence et un master en sécurité internationale, avec l’objectif d’entrer à l’école militaire de Saint-Cyr. En parallèle, il est réserviste pendant quatre ans. « Il y a un vrai choix de parcours », explique son frère. « Entrer à Saint Cyr, c’était son rêve. Il voulait porter cet uniforme. C’était un vrai choix. »
Jallal Hami intègre la prestigieuse école en 2012. Il vient juste d’entrer dans cette école, sous-lieutenant, quand il meurt noyé lors d’une soirée d’intégration.
Le thème retenu ce soir-là est « Le débarquement allié en Provence ». Sur le terrain militaire, les organisateurs demandent à plus d’une centaine de jeunes recrues de traverser un étang. Ce plan d’eau, interdit à la baignade, est long de 43 mètres et profond de 2,70 mètres. Les élèves portent leurs treillis, leurs casques et leurs rangers, un équipement qui pèse plus de cinq kilos.
Les élèves s’élancent dans cette traversée à la nage. Ils se retrouvent en grande difficulté. Plusieurs d’entre eux s’agrippent les uns aux autres pour ne pas couler. Les organisateurs doivent intervenir pour porter secours à certains d’entre eux. Le seul équipement de sécurité qui a été prévu, ce sont deux bouées. Malgré les difficultés rencontrées par les élèves, les organisateurs décident de poursuivre l’exercice.
Vers minuit, tous ont regagné la berge, mais Jallal Hami manque à l’appel : le jeune homme de 24 ans s’est noyé. Les pompiers retrouvent son corps vers deux heures du matin.
Selon ses proches, Jallal Hami rêvait d’entrer à l’école militaire de Saint-Cyr. « C’était un vrai choix, il voulait servir la France, ce pays qui l’avait accueilli », confie son frère aîné, Rachid Hami.
Cinq anciens élèves de deuxième année, deux officiers, le responsable des deuxièmes années et le directeur de la formation de Saint-Cyr de l’époque, seront jugés pour « homicide involontaire », à Rennes, en 2020. Nous n’avons trouvé aucune trace de condamnation…
Sources : Le Parisien du 1 novembre 2012 : « Noyade à Saint-Cyr : Jallal se sentait différent du groupe. » Date de création : 2016-03-14.