D’origine picarde et arrière-petit-neveu du grammairien Charles François Lhomond, Ernest Louis Hamel voit le jour en 1826. Il suit des études au lycée Henri-IV, entre 1835 et 1845. Puis il est en faculté de droit, entre 1845 et 1848, avant de s’inscrire au barreau de Paris. Toutefois, passionné par les lettres et l’histoire, il abandonne le barreau pour les recherches et la littérature.
Après Les Derniers chants, un recueil de poésies, en 1851, et divers travaux historiques (Étienne Marcel, Le Duc de Guise et Histoire de Marie Tudor), il se tourne vers l’histoire de la Révolution française et de l’époque contemporaine. Son œuvre abondante lui vaut de devenir vice-président, président puis président honoraire de la Société des gens de lettres.
Il professant des idées républicaines et démocratiques et manifeste sa sympathie à l’égard des révolutionnaires. Il se heurte donc à la censure du gouvernement de Napoléon III. Celle ci fait saisir et mettre au pilon son Histoire de Saint-Just (1859) et menace de poursuites son Histoire de Robespierre (1865). Puis il se lance dans le journalisme. Il écrit dans plusieurs journaux d’opposition : le Courrier du dimanche, le Siècle, L’Opinion nationale, la Presse libre, la Réforme et la Revue contemporaine.
Le 27 octobre 1876, il fonde, avec Louis Blanc, l’Homme libre, journal dont il devient directeur politique en 1877 et qui disparaît au bout de quelques mois. Par ailleurs, il se présente à plusieurs reprises aux élections, mais il est à chaque fois battu.
Pendant la guerre franco-allemande (1870), il sert comme soldat dans un bataillon de francs-tireurs et dans la garde nationale parisienne. Après la proclamation de la République, il se présente dans la Somme aux élections du 8 février 1871 sur la liste républicaine. Mais n’obtient pas le nombre suffisant de voix (sur 123 345 votants et 167 374 inscrits), la liste conservatrice emportant neuf des onze sièges du département.
En revanche, il se fait élire au Conseil général de la Somme, dans le canton de Moreuil. Il occupera ce siège jusqu’en 1876. Il est de nouveau battu aux élections du 20 février 1876 dans la circonscription de Montdidier avec 7 370 voix (sur 16 383 votants et 19 339 inscrits) contre 8 737 au candidat de centre-gauche, Gustave-Louis Jametel.
Ernest Louis Hamel quitte la Somme et se fait élire conseiller municipal dans le 12ème arrondissement de Paris, de 1878 à 1887. Puis il devient maire de Richebourg, près de Houdan (Yvelines), dont il achète le château à la famille Dufresne, en 1880.
Ernest Louis Hamel se fait élire, le 9 octobre 1892, en remplacement de Léon Journault, sénateur de Seine-et-Oise, avec 746 voix sur 1 347 suffrages exprimés. Il s’inscrit aux groupes de l’Union républicaine et de la Gauche républicaine puis au groupe républicain radical. Il intervient au Sénat dans des domaines très divers et participe aux travaux de nombreuses commissions. En particulier, il préside la commission artistique et littéraire.
Ernest Louis Hamel meurt à Paris, le 6 janvier 1898, à 71 ans. Il repose avec son fils, Christian Marie Edouard Hamel (1864-1922); sénateur, avec son gendre, Paul Maitrot de Varenne, (1852-1933), préfet du Gard, avec Marcelle Loyauté Lazariou dite Céline Varenne (1924-2011), médecin et femme de lettres, et avec Laurence Maitrot de Varenne (1902-1985).
Extrait (du journal Le Monde artiste du 16/01/1898) :
« Né à Paris en 1826, il est l’arrière petit-neveu du grammairien Lhomond. M. Ernest Hamel est un écrivain abondant ; on lui doit notamment l’Histoire de Robespierre et du coup d’Etat du 9 Thermidor, l’Histoire de l’Empire, l’Histoire de la Restauration, l’Histoire du second Empire, les Deux conspirations du général Mallet, Etienne Marcel, le Duc de Guise, l’Histoire de Marie Tudor, etc. Il a collaboré au Courrier du dimanche, à l’Opinion nationale, au Siècle, à l’Homme libre qu’il fonde avec Louis Blanc. C’est à l’initiative de M. Ernest Hamel qu’est due la vérification opérée, ces jours derniers, des tombeaux de Voltaire et de Jean-Jacques Rousseau au Panthéon. Il présidait la commission qui est chargée d’assister à l’ouverture des sarcophages. »
Publications :
- Histoire de Saint-Just (1859 – rééditée à Bruxelles en 1860);
- Histoire de Robespierre (1865) ;
- Thermidor ;
- Précis de l’histoire de la Révolution ;
- La République sous le Directoire et le Consulat ;
- Le Premier Empire ;
- La Restauration ;
- Le Second Empire.
Sources : Le Monde artiste (16/01/1898). Date de création : 2009-08-07.