Joseph Halévy voit le jour le 15 décembre 1827, à Edirne (Turquie). Naturalisé français vers 1865, l’alliance israélite universelle le charge, en 1867 et 1868, d’une mission de recherche en Éthiopie. Il est, à cette occasion, le premier juif à entrer en contact avec les Falashas. C’est une communauté de juifs éthiopiens nommés aussi Beta Israel. Il en rapporte une description détaillée.
Son travail le plus important est effectué pour le compte de l’Académie des inscriptions et belles-lettres au Yémen. Là, il recherche, en 1869 et 1870, des inscriptions sabéennes, avec l’aide de son interprète et guide juif yéménite Hayyim Habshush. À cette date, aucun européen n’a encore traversé cette terre.
Le résultat est un relevé de 800 inscriptions qui permettent une première approche de cette ancienne civilisation. C’est le premier à proposer un déchiffrage partiel de la langue sabéenne.
À partir de 1879, il devient professeur de langues éthiopiennes à l’École Pratique des Hautes Etudes de Paris. Il poursuit aussi ses contacts avec les activités de la Société asiatique de France.
Son activité scientifique est très diverse. Ses écrits sur la philologie et l’archéologie orientales lui gagnent une réputation mondiale. Il est particulièrement connu par ses polémiques avec des assyriologistes éminents au sujet de l’idiome sumérien non-sémitique trouvé dans les inscriptions assyro-babyloniennes.
Contrairement à l’opinion généralement admise, il propose la théorie (abandonnée depuis) selon laquelle le sumérien n’est pas une langue, mais simplement une méthode idéographique d’écriture inventée par les Babyloniens sémitiques eux-mêmes.
Le plus remarquable de ses travaux se trouve dans ses Recherches bibliques. Il y analyse les vingt-cinq premiers chapitres de la Genèse à la lumière des documents assyro-babyloniens récemment découverts. Il estime y retrouver un vieux mythe sémitique presque complètement assyro-babylonien, encore que considérablement transformé par l’esprit du monothéisme prophétique.
Cependant il considère les récits d’Abraham et de ses descendants comme fondamentalement historiques, bien que bien embellis, et comme l’œuvre d’un seul auteur. Néanmoins, les contradictions trouvées dans ces récits orientent les critiques modernes vers une multiplicité d’auteurs. Il est également opposé à l’hypothèse documentaire, thèse fondamentale de la critique biblique moderne.
Joseph Halévy meurt le 21 janvier 1917, à Paris.
Publications :
- Excursion chez les Falacha, en Abyssinie, L. Martinet (1869) ;
- Extrait du Bulletin de la Société de géographie, mars-avril (1869) ;
- Rapport sur une mission archéologique dans le Yémen, Imprimerie nationale (1872) ;
- Essai sur la langue agaou. Le Dialecte des Falachas (Juifs d’Abyssinie), Maisonneuve (1873) ;
- Voyage au Nedjran, Extrait du Bulletin de la Société de géographie (1873) ;
- Nouvelles considérations sur le syllabaire cunéiforme, Extrait du Journal asiatique, I/201-380, (1876) ;
- Mélanges de critique et d’histoire relatifs aux peuples sémitiques (1883) ;
- Essai sur l’origine des écritures indiennes et note sur l’origine de l’écriture perse (1886) ;
- Introduction au déchiffrement des inscriptions pseudo-hittites ou anatoliennes (1893) ;
- Le sumérisme et l’histoire babylonienne, E. Leroux (1901) ;
- Les tablettes gréco-babyloniennes et le sumérisme (1902) ;
- Encore l’inventeur d’un critérium sumérien (1905) ;
- La guerre de Sarsa-Děngěl contre les Falachas : texte éthiopien, extrait des Annales de Sarṣa-Dĕngĕl, roi d’Éthiopie (1563-1597), manuscrit de la Bibliothèque nationale traduit en français et en hébreu (1907).
Sources : Wikipedia. Date de création : 2021-05-15.