Emmanuel de Grouchy, représentant de la noblesse normande, voit le jour le 23 octobre 1766. Il commence ses études à l’Ecole d’artillerie de Strasbourg. Pendant la révolution il est versé dans la garde. En 1792, il devient général de brigade et commande la cavalerie de l’armée des Alpes.
Il sert en Vendée en 1793 et réprime la révolte des chouans. Suite au décret excluant les nobles de l’armée, il part s’engager comme simple soldat dans la garde nationale. Le 11 juin 1795, on le confirme dans son grade de général de division ; il est chef d’état-major de l’armée de l’Ouest et second de Hoche en Vendée.
On le retrouve à l’armée d’Italie en 1798 sous le commandement de Joubert, puis de ce Moreau. Fait prisonnier à la bataille de Novi (15 août 1799), il est blessé quatre fois. Sous l’Empire, il se distingue à Eylau et Friedland. Il fait la campagne d’Espagne et devient gouverneur de Madrid, où il est l’un des exécutants de la répression sanglante du 2 mai 1808.
On le retrouve à Raab, à Wagram. Il fait la campagne de Russie, où il se distingue notamment à Borodino à la tête du IIIème corps de cavalerie. Il commande de même la cavalerie pendant la campagne de France en 1814. Pendant les Cent-Jours, il rallie l’Empereur. Il devient maréchal d’empire, le 15 avril 1815.
Emmanuel de Grouchy participe à la bataille de Ligny, le 16 juin 1815, toujours à la tête de la cavalerie. Il poursuit Blücher le 17 juin à la tête de deux corps d’infanterie et deux corps de cavalerie. Il se bat à Wavre le 18 juin, mais Blücher réussit à rejoindre le champ de bataille de Waterloo.
Contrairement à la légende, ce n’est pas son retard qui a mis l’Empereur en difficulté, mais l’incompréhension des ordres donnés : s’il avait reçu l’ordre de marcher au canon, le sort de la bataille aurait pu être différent. Pour éviter les poursuites, il émigre en Amérique sous la Restauration.
Il revient en France en 1821 et le Roi Louis XVIII le rétablit dans ses droits et ses titres, mais pas celui de maréchal. Louis-Philippe lui rend son titre en 1831. Il est le frère de Sophie de Grouchy, marquise de Condorcet (1764-1822), épouse du dernier des philosophes. C’est aussi le père du général et marquis Alphonse Frédéric Emmanuel de Grouchy (1789-1864) et l’oncle du député Ernest Henry vicomte de Grouchy (1806-1879).
Il meurt à Saint Etienne (Loire), le 29 mai 1847, à 81 ans.
Titres : pair de France (1832).
Sources : -. Date de création : 2005-09-13.