GRENIER Fernand (1901-1992)
France

Député qui fait voter le droit de vote et d'éligibilité pour les femmes, en 1944

Fernand Grenier voit le jour le 9 juillet 1901, à Tourcoing (Nord). Son père est domestique et sa mère au foyer, tous deux nés en Belgique. Il obtient le certificat d’études puis devient apprenti puis ouvrier boulanger. Ensuite, il est employé municipal de la commune d’Halluin (Nord).

Il adhère au Parti Communiste Français (PCF) juste après le Congrès de Tours, en 1922. Puis il devient secrétaire de la section des Jeunesses Communistes d’Halluin. En novembre 1924, il suit les cours de l’« École léniniste » de Bobigny (Seine-Saint-Denis), au côté de Jacques Duclos. Il se fait remarquer par ses capacités à écrire dans les journaux syndicaux et politiques.

Le PCF le promeut à des responsabilités au sein de la région nord, en 1926. Mais on le condamne, en 1927, à huit mois de prison pour « provocation de militaires à la désobéissance ». C’est suite à un article publié dans L’Avant-Garde, le journal de la jeunesse communiste.

Soupçonné de trotskisme en 1930 à cause de son amitié avec Albert Cornette, secrétaire de la CGTU, il connaît une brève période de disgrâce jusqu’en 1932. Cette année là,  il devient membre permanent du Comité Central, à Paris. Ce dernier le charge de l’animation de l’Association des Amis de l’Union soviétique (AUS), fonction qu’il conserve jusqu’en 1939.

En 1933, il séjourne un mois en URSS. Puis il doit reconquérir la ville de Saint-Denis dont le maire Jacques Doriot, vient d’être exclu du Parti. Mais aux élections législatives d’avril-mai 1936, Jacques Doriot se fait réélire avec 700 voix d’avance.

En mai 1937, le ministre de l’Intérieur du Front populaire, Marx Dormoy, révoque Jacques Doriot de ses fonctions de maire de Saint-Denis. Fernand Grenier se présente alors et la liste communiste l’emporte par 10 552 voix contre 6 5471.

Puis Jacques Doriot ayant démissionné de son mandat de député, il se fait élire, le 1er août 1937, député de Saint-Denis. À la Chambre des députés, il siège à la commission des affaires étrangères et à celle des comptes définitifs et des économies.

Mobilisé en septembre 1939, il est démobilisé près d’Annecy. Avec d’autres députés communistes, il est déchu de son mandat parlementaire le 21 janvier 1940, puis de son mandat de conseiller municipal de Saint-Denis en février 19401.

Il se réinstalle à Saint-Denis, et suivant la politique de semi-légalisation qui est celle du parti jusqu’en octobre 1940. Il remet alors en marche les organisations communistes de la ville sans entrer dans la clandestinité. Mais on l’arrête le 5 octobre 1940 et on l’interne dans le camp d’Aincourt (Val-d’Oise), puis à Fontevraud (Maine-et-Loire), et enfin à Châteaubriant (Loire-Atlantique).

Là, sous le pseudonyme de « Julien », il s’évade le 19 juin 1941 en compagnie d’Eugène Hénaff, Henri Raynaud et Léon Mauvais avec l’aide et la complicité de Robert Belbilloud. Marcelle Baron, une résistante nantaise, l’accueille dans son appartement de Doulon (Loire-Atlantique).

Il reprend alors difficilement contact avec l’appareil clandestin du PCF. Ce dernier le choisit pour représenter le Comité Central (CC) lors des contacts avec des envoyés de la France libre. Il rencontre ainsi Rémy le 25 novembre 1942. Puis, en sa compagnie, il gagne l’Angleterre en janvier 1943. Il porte une lettre du CC et une autre de Charles Tillon, dirigeant des Francs-Tireurs et Partisans Français (FTPF).

Le 15 janvier 1943, il s’exprime une première fois sur l’antenne de la BBC. Il représente dès lors les communistes auprès des différentes instances de la France libre. Mais il ne peut accepter en septembre 1943 un poste de commissaire du Comité Français de la Libération Nationale (CFLN). En effet, de Gaulle lui propose ce poste mais lui n’a pas l’aval de Jacques Duclos, alors responsable clandestin du parti dans la France occupée.

Le Parti communiste présente des exigences pour la participation des communistes au gouvernement provisoire. On trouve un compromis le 4 avril 1944 avec la nomination de deux commissaires communistes, François Billoux au commissariat d’État et Fernand Grenier commissaire à l’Air. Le conflit qui l’oppose à de Gaulle sur le maquis du Vercors entraine son remplacement par Charles Tillon, en septembre 1944.

C’est à la suite de l’amendement qu’il dépose, le 24 mars 1944, à l’Assemblée consultative provisoire à Alger qu’on établit le droit de vote des femmes en France. L’article 17 précise « Les femmes sont électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes ».

Il représente le PCF à l’Assemblée consultative jusqu’en octobre 1945. Puis il se fait réélire député de la Seine à l’Assemblée constituante. Jusqu’en 1968 il conserve son mandant de député et il fait partie du Comité Central du PCF jusqu’en mai 1964.

Il meurt le 12 août 1992, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Il repose avec d’autres membres du Comité Central du PCF : le député François Billoux (1903-1992), le journaliste Claude Cabanes (1936-2015), le député et directeur de l’Humanité, Etienne Fajon (1906-1991), le secrétaire général de la CGT, Benoît Frachon (1893-1975), le secrétaire général de la CGT de la Seine, Eugène Hénaff (1904-1966), et le résistant et député Alfred Malleret, dit Malleret-Joinville (1911-1960).

Sources : Wikipedia. Date de création : 2024-06-04.

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Monument

Inscriptions : Comité Central du parti Communiste Français

Dirigeants du Parti Communiste Français

Fernand GRENIER, 1901-1992, ancien ministre, membre du Comité Central, 1945-1964, président honoraire de l’amicale des vétérans.
Andrea GRENIER, 1899-1993.

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Date de la dernière mise à jour : 23 août 2024