GITTON, Marcel GIROUX, dit (1903-1941)
France

Communiste puis secrétaire général du POPF collaborationniste

Marcel Giroux, dit Gitton, voit le jour le 20 avril 1903, à Versailles (Yvelines). Issu d’une famille ouvrière, il travaille comme son père dans le bâtiment dès 1915. Il milite au sein de la Jeunesse Socialiste et de la Confédération Générale du Travail (CGT). Au congrès de Tours, en 1920, il vote l’adhésion au Parti Communiste Français (PCF), et devient rapidement un dirigeant de la Jeunesse Communiste et de la CGTU.

Après son service militaire, en 1924, il est actif dans la reconstruction locale du PCF, en pleine hémorragie d’adhérents. Au sein de la CGTU, il est secrétaire du syndicat du bâtiment à Versailles, puis membre de la commission exécutive de la fédération du bâtiment.

Secrétaire régional de la CGTU dès 1926, il devient permanent syndical en 1928 avec la fonction de trésorier de la fédération du bâtiment. En 1929, il est élu à la commission exécutive confédérale.

Il fait partie du comité central du PCF en 1928. Il devient membre du bureau politique en 1932. En septembre 1929, il investit avec un groupe de militants du bâtiment les locaux du journal L’Humanité. Ils chassent son rédacteur en chef et installer Florimond Bonte à sa place. Le 3 septembre, le Bureau politique avalise ce changement qu’il situe dans le cadre du « travail d’épuration ».

En mai 1936, il se fait élire député de la Seine. À la Chambre, il porte des attaques très vives contre Édouard Daladier, qui lui en tiendra longtemps rigueur. Par ailleurs, il participe avec les autres dirigeants communistes au film La vie est à nous de Jean Renoir (1936).

La signature du Pacte germano-soviétique, le 23 août 1939, surprend les militants communistes. Son attitude dans cette période est très tortueuse. Il défend fermement la position du PCUS pendant l’été, alors qu’il est mobilisé. Lorsqu’il rentre à Paris, en novembre 1939, on l’a déjà remplacé dans la direction semi-clandestine du parti.

À la fin du mois, la presse annonce qu’au cours d’une permission, il s’est rendu au commissariat de police des Lilas où il aurait déclaré qu’il ne se « considérait plus comme faisant partie du groupe des députés communistes à la Chambre…».

La direction du PCF suit alors la ligne fixée par le Komintern : la condamnation de la « guerre impérialiste » et la justification de l’invasion de la Pologne puis de l’agression de la Finlande par l’URSS. Marcel Gitton fait partie du groupe de députés qui désapprouvent publiquement cette la politique. Alors que Jacques Duclos le désigne comme « traître », certains députés le considèrent comme le véritable secrétaire général du PCF.

Il cherche à réunir les éléments du PCF entrés en dissidence. Il prend ainsi contact avec d’autres parlementaires comme Sulpice Dewez, Marcel Capron, André Parsal et Jean-Marie Clamamus. Puis il participe à la fondation du Parti Ouvrier et Paysan Français, en juin 1941. Progressivement, ses articles expriment un reniement de tout son passé militant avec une tonalité antisémite.

Après l’invasion de l’URSS par l’Allemagne, en juin 1941, et l’entrée du PCF clandestin dans la lutte armée, il se consacre surtout à la libération des communistes emprisonnés par Édouard Daladier, puis par Vichy. Ceci car il veut rallier à sa cause les communistes hostiles à la lutte armée. On libère ainsi des internés du camp de Choisel, près de Châteaubriant (Loire-Atlantique), Aincourt (Val-d’Oise) et Clairvaux (Aube). Cette opération bénéficie de la complicité des autorités allemandes.

Marcel Gitton est assassiné le 5 septembre 1941, dans une rue des Lilas (Seine-Saint-Denis), par Marcel Cretagne, membre du détachement Valmy, groupe d’action sous la direction du PCF visant à exécuter les « traîtres ». Transporté d’urgence à l’hôpital Tenon (Paris, 20ème), il meurt dans l’après-midi.

Le tout-Paris de la Collaboration, présent à ses obsèques s’empresse de faire de lui son martyr et de capter le prestige éphémère de son activité. Ainsi, Le cri du peuple (journal du PPF) du 12 septembre n’évoque même pas sa qualité de secrétaire général du POPF.

Sources : Wikipedia. Date de création : 2021-07-14.

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Monument

La dalle est signée par l’entrepreneur J. Poulain.

Inscriptions : Famille GIROX GALLOU

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Date de la dernière mise à jour : 1 août 2024